Insécurité : Le regard des médias maliens doit changer

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La forte attirance des Maliens par les informations sensationnelles est bien connue de nos médias. Il est aussi clair comme l’eau de roche que cette tendance n’est pas propre qu’aux Maliens seulement. C’est pourquoi, l’imagerie s’est imposée dans le secteur des médias depuis la deuxième moitié du 20ème siècle. Ce qui justifie l’effet télévision dans la couverture des évènements à travers le monde. Pour ne pas se laisser absorber par la vague déferlante de l’image qui a envahi toutes les sphères de la vie, la presse écrite a appris à s’adapter à l’heure du temps en utilisant beaucoup l’image pour illustrer les écrits dans le but de séduire les clients-lecteurs. Cette innovation est une bonne chose si elle sert la bonne cause. Mais, malheureusement au Mali, les choses ne se passent comme ailleurs. En tout cas, concernant la situation de notre septentrion, il y a beaucoup à dire sur les agissements de certains médias. Qui ne s’embarrassent pas du tout à plaquer à la ‘’Une’’ de leurs livraisons, les photos macabres des militaires maliens. Les soldats qui donnent leurs vies pour sauver les leurs. Cette semaine, ce sont les  photos des éléments du GATIA tués qui ont  fait le tour des réseaux sociaux et avant d’être plaquées à  la ‘’Une’’ de certains journaux.  Alors que jamais, l’on ne verra à la ‘’Une’’ d’un journal ou sur un quelconque réseau social, la moindre trace des photos des corps sans vie des combattants de la Coordination des mouvements armés de Kidal (CMA). Oui, parce que ceux-ci ont la maîtrise totale de leur communication.

Aux Etats-Unis, en France, en Angleterre ou même au Sénégal tout près, sans aucune pression, les médias de ces pays s’autocensurent quand il s’agit des informations militaires. Le Mali est peut-être le seul pays au monde où, les médias ignorent qu’ils sont manipulés par les rebelles de la CMA qui utilisent nos colonnes et nos émissions comme des relais pour faire leur communication. Car, chaque information piquée sur un site d’information, quelle qu’elle soit peut cacher des motivations pas toujours sincères. Surtout que dans la situation malienne, l’on sait que la France étant une actrice importante dans le conflit, donc les informations diffusées par l’Agence France Presse (AFP) ne peuvent être que parcellaires. L’on se rappelle qu’avant la défaite de l’ancien président Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012 face à François Hollande, son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé ne cessait de défendre les indépendantistes du MNLA sur RFI en disant que ceux-ci ont réalisé des victoires militaires sur le terrain, desquelles il fallait tenir compte. C’est dire que les médias maliens doivent analyser à la loupe, les informations véhiculées par cette agence sur son site d’information avant de s’y référer ou pour toute autre exploitation.

M.A. Diakité

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