L’Assemblée nationale du Mali a abrité, le vendredi 17 avril 2015, une séance plénière avec à l’ordre du jour la « question d’actualité » adressée aux membres du gouvernement en présence du Premier ministre, Modibo Keïta. Cette question d’actualité portait entre autres sur l’insécurité qui sévit, actuellement, partout au Mali, la pénurie de passeport et de la carte d’identité avec son corolaire de hausse des prix officiels. Ainsi la carte d’identité qui coûte 1700 FCFA est cédée à 10 000 FCFA et le prix du passeport a grimpé de 50 000 FCFA à 200 000 FCFA. Aux dires du ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général Sada Samaké, 242 policiers ont été sanctionnés dont une trentaine sont sous mandat de dépôt dû aux comportements non orthodoxe. Lors des débats, l’opposition parlementaire a claqué la porte du fait que le président de l’hémicycle, l’honorable Issaka Sidibé a refusé de donner la parole à un des leurs, Alkaïdi Mamoudou Touré.
Pendant plus de 6 heures d’horloge devant les honorables députés, les membres du gouvernement défilaient à la barre pour s’expliquer sur l’insécurité et les problèmes liés à l’acquisition des pièces d’identité nationales. Les députés de l’opposition comme de la majorité ont, sans complaisance, posé des questions pertinentes. Le PM, Modibo Keïta, les ministres Sada Samaké, Tièman Hubert Coulibaly, Boubou Cissé et Zahabi Ould Sidi Mohamed ont apporté des éléments de réponses sans pour autant convaincre. Selon l’honorable Belco Bah du groupe Alliance pour le Mali (Apm), l’insécurité est la préoccupation principale des Maliens. Avant de préciser que les populations n’ont aucune assurance que le gouvernement s’occupe de leur sécurité. Il a déploré la libération des criminels sans être jugés ni condamnés. « Devant ce tableau sombre Mr le premier ministre, quelle est votre vision ? Votre politique ? Votre stratégie et le plan d’action du gouvernement ? Qu’avez-vous à dire aux Maliens afin que s’estompe cette angoisse ? Mr le ministre, pensez-vous normal, qu’après l’attaque au niveau de la terrasse qu’aucune tête dans la hiérarchie ne tombe, ou devons nous comprendre que personne n’est responsable de rien ? », Voilà autant de questions posées par l’honorable Belco Bah. Plusieurs autres députés abonderont dans le même sens. A quand la fin du calvaire des Maliens?, s’interroge l’honorable Moussa Coulibaly. « La carte d’identité qui coûte 1700 FCFA est cédée à 10 000 FCFA et le prix passeport a grimpé de 50 000 FCFA à 200 000 FCFA voire même plus. On dirait que cette pénurie a été créée de toute pièce pour alimenter la corruption », a déclaré l’honorable Adama Paul Damango du groupe Vigilance démocratique républicaine (Vrd). Il a déploré le fait que la vignette des communes ne soit pas reconnue à Bamako. L’honorable Bréhima Béridogo du même groupe a dénoncé les raquettes des forces de l’ordre dans la région de Sikasso. L’intervention de Alkaïdi M Touré du groupe Vrd a été beaucoup plus poignante. Selon lui, le tableau est très loin d’être élogieux, il est tout simplement triste et affligeant. « Les douloureux événements de Kidal survenus en Mai 2014 nous laissent encore sur notre faim. En effet, le 17 Mai la visite controversée de Moussa Mara alors Premier Ministre dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas ainsi que l’attaque de cette même ville le 21 Mai qui firent de nombreuses victimes maliennes tant civiles que militaires, n’ont donné lieu à aucune sanction que je sache. Depuis cette funeste escapade jamais notre pays n’a connu la sérénité et l’espoir ; nous vivons la pire catastrophe depuis la terrible sécheresse des années 1970, avec son cortège de morts, de blessés, de déplacés et de refugiés avec en prime l’impunité. Pire à ce jour aucune autorité ni politique ni militaire n’a assumé la responsabilité de ces faits extrêmement graves. On a juste créer une commission d’enquêtes parlementaires pour situer les responsabilités alors que nous savons d’expérience que les commissions d’enquêtes à travers le monde sont créées pour enterrer les questions qu’elles sont censées élucider », a martelé l’opposant Alkaïdi. Et de citer l’attentat mortel de la Terrasse à Bamako de Mars 2015, l’attaque de diverses localités, la tentative d’assassinat du général Ould Meydou à Bamako qui n’ont donné lieu à aucune réaction d’envergure digne de ce nom. A l’en croire, il suffit de payer 100 000F au groupement mobile de sécurité (GMS) pour ressortir avec son véhicule mis en fourrière pour non immatriculation. Pour lui, la sécurité est indissociable du bonheur des Maliens. Qu’est-ce qui vous empêche de situer les responsabilités et de sanctionner s’il y a lieu ? s’est-il interrogé. Quant à l’honorable Ahamada Soukouna du groupe Adema/ Asma, il dira que non seulement la situation sécuritaire du pays est chaotique mais aussi les Maliens continuent de souffrir pour l’obtention du passeport et des cartes d’identité. « Nous serons intraitable avec notre propre gouvernement si les engagements ne sont pas tenus. Pourquoi ne pas augmenter la validité de la carte d’identité de 3 à 5 ans », souligne l’honorable Issa Togo de l’Adema. Bakari Diarra du groupe Rpm a invité le PM à veiller sur son administration car selon lui, il n’y a toujours pas de changement.
Les chaises vides de l’opposition
En réponse aux différentes préoccupations, le PM, Modibo Keïta a fait savoir que la priorité de son gouvernement est d’assurer la sécurité de la population et de leurs biens. Avant de mettre l’accent sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens et sur la bonne gouvernance. A sa suite, le ministre Sada Samaké a répondu à toutes les questions sauf une, celle faisant allusion à la vignette. Aux dires du ministre, son département est engagé dans la lutte contre la corruption. «L’heure est grave et ça va au delà de la personne du ministre. Je me suis toujours assumé car s’il y a défaillance quelque part, je suis le premier concerné. J’ai la liste de 242 policiers sanctionnés dont une trentaine sous mandat de dépôt. Nous sommes en train de travailler pour assainir la police. 750 policiers sont en train d’être recrutés », a-t-il dit. Avant d’ajouter qu’il y a 50 000 cartes d’identité disponibles malgré la forte demande. Il n’écarte pas la possibilité d’augmenter la validité de la carte d’identité de 3 à 5 ans. Concernant le passeport, le ministre informe qu’un marché de passation est en cours et qui permettra d’avoir des passeports biométriques et infalsifiables. « Le délai minimum pour la confection d’un passeport est de 21 jours mais le Mali est le seul pays qui le délivre en 2 jours. Il y a eu 13 000 passeports confectionnés au mois de mars dernier, 108 000 passeports sont confectionnés par an, et 500 par jour. 17 000 passeports sont en stock. Cette année, 1 200 000 cartes d’identité sont commandées pour satisfaire la demande et 150 000 passeports sont commandés pour 800 millions de FCFA. Les agents fautifs sont toujours relevés et sanctionnés », précise le ministre. Concernant l’insécurité, le ministre reconnait que la situation n’est pas tout à fait souhaitable mais elle est, de son avis, sous contrôle. A l’en croire, chaque jour, il y a des patrouilles. Par ailleurs, il a démenti l’interdiction de voyage du directeur général de la police. « L’attentat de la terrasse a créé l’émoi à Bamako. Nous devons nous ressaisir. Nous travaillons à ce qu’il y ait la sécurité partout y compris sur les sites miniers», conclu le ministre. Les autres ministres ont apporté des éclaircissements. Le groupe VRD qui anime l’opposition parlementaire a claqué la porte en plein débat du fait que le président de l’hémicycle, l’honorable Issaka Sidibé a refusé de donner la parole à un des leurs, Alkaïdi Mamoudou Touré. Le député de l’opposition demandait une «motion » pour donner son avis pour le bon déroulement des débats mais en vain. Vu l’attitude du président, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé et ses collègues députés furieux, ont quitté la salle. Et les bancs de l’opposition sont restés vides jusqu’à la fin de la séance. Les débats ont été houleux tout au long de la journée entre l’opposition et la majorité d’une part et d’autre part entre les députés et le Premier ministre.
Aguibou Sogodogo
Le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Soit disant Général doit partir s’il est un vrai Samaké. Aujourd’hui les maliens donnent raison à ATT d’avoir mettre à l’écart de ce Général.
Le président IBK pense qu’il n’y d’autres personnes qui gèrent mieux que ces vieux chauves souries qui s’accrochent aux arbres. Si tu es incapable de diriger le pays, il faut dignement quitter, avant de mettre tout le pays dans le chaos.
Depuis qu’il est venu dans la direction de ce département, aucun agent n’a dit “alhamoudou laye” il met dans sa poche. Sans penser aux autres. Mais l’avenir nous en dira plus.
lepétard, tu fais partir des gens corrompus de ce pays, les agents ont leur salaire, ton commentaire montre que vous des agents qui torpillent les usagers pour empocher, vous êtes contre le changement.
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