« Les tensions intercommunautaires étaient la principale raison de déplacement de la majorité des populations déplacées ». C’est ce que révèle le rapport du mois d’avril de l’outil de suivi et surveillance des déplacements et la mobilité des populations au Mali. Il a été publié cette semaine.
Le programme Matrice de suivi des déplacements Mali (Displacement tracking matrix –DTM, en anglais) de l’Organisation internationale pour les migrations a publié son rapport du mois d’avril sur la situation des déplacements et la mobilité des populations.
Selon l’évaluation, la vague de déplacement des populations a continué durant le premier trimestre 2021 au Mali. « De 332 957 personnes en juillet (rapport DTM de décembre 2020), le nombre de déplacés interne est passé à 372 266 en avril 202». C’est donc 39 309 individus qui se sont déplacés, soit une hausse de 12 % par rapport à juillet 2020.
« Cette augmentation s’explique par l’aggravation des conditions sécuritaires dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kayes au cours des derniers mois, engendrant de plus en plus de déplacements », a indiqué l’étude qui a concerné 129 sites de déplacement.
Si les tensions intercommunautaires étaient la principale raison de déplacement de la majorité des PDI, les résultats du programme DTM notent que les « conflits armés étaient le deuxième facteur déterminant de départ de la majorité des PDI ».
Pour les équipes DTM, elle est constituée de « 55 % de femmes. Également, 63 % des personnes déplacées sont des enfants de 0 à 17 ans contre 35 % la population active ».
Crise sanitaire, actualité y oblige. L’outil de suivi et surveillance a également noté le niveau sanitaire des lieux de déplacement évalués en avril.
« Les résultats ont démontré qu’au niveau de 14 sites aucun service médical fonctionnel n’est disponible ». Ces sites se trouvent respectivement dans les cercles de Niono, Tominian, Macina, San, Gao et Mopti.
« Sur les 129 lieux de déplacement évalués en avril, seuls 32 sites disposaient au moins d’un service médical disponible sur place ; contre 97 sites, soit 75 % du total, où les services médicaux de santé se situaient en dehors du lieu de déplacement », a alerté l’enquête.
Durant la même période, selon les évaluations, 6 156 individus sont retournés. Ce chiffre élève le nombre de Pdis retournées à 588 235 individus au 30 avril 2021.
Kadiatou Mouyi Doumbia