Lors de la 1ère conférence des gouverneurs de régions et du district de Bamako, tenue à Bamako, l’insécurité sur l’ensemble du territoire malien n’a pas été occultée par les gouverneurs des différentes régions de Kayes à Kidal, en passant par Bamako. Tous ont exprimé leur désarroi face à ce phénomène.
Comme pour leur rappeler la gravité du phénomène, au moment où cette réunion se tenait, le gouverneur de Gao a été informé que des bandits armés étaient en train de miner le tronçon Gossi-Gao. Des militaires français ont fait échouer cette opération terroriste. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, qui a initié cette rencontre, était comme désarmé face aux propos des gouverneurs. Le général Sada Samaké, qui voulait parler de retour effectif de l’administration avec les moyens nécessaires ainsi que le point la situation sécuritaire, s’est bien rendu compte que les échanges ont pris une autre tournure. Ils se sont focalisés à faire le point de l’ensemble de la situation et à s’assurer que toutes les actions soient inscrites dans une optique de gestion axée sur les résultats. Car chacun sera évalué sur la base des résultats obtenus.
Actuellement, il ne faut pas se le cacher, l’Etat malien est fragilisé par une crise qui a secoué sérieusement les régions du nord du pays. Les conditions d’un retour global à une paix durable passent par des moyens de défense et de protection des personnes et de leurs sur l’ensemble du territoire national. Mais cela passe avant tout par le retour de l’Etat et l’organisation de l’administration à l’évolution sociopolitique et sécuritaire, afin de corriger ses incohérences structurelles et accroître son efficacité. Il s’agira aussi de renforcer la gestion publique en vue d’améliorer quantitativement et qualitativement les services offerts aux populations ; de restaurer à tout prix l’autorité de l’Etat et faire respecter les valeurs de base de l’administration, notamment le respect de la hiérarchie, la neutralité, la ponctualité, l’assiduité, le professionnalisme, le respect du bien public, la rigueur et la probité. Et bien sûr, améliorer la qualité des services offerts aux usagers par la célérité dans le traitement des dossiers et dans les prestations à rendre ; responsabiliser les cadres à tous les niveaux afin qu’ils exercent les responsabilités qui sont les leurs ; avoir le souci d’atteindre des résultats et réaliser des mérites dans l’équipe et la justice.
Cependant, ce souhait du ministre de la Sécurité intérieure est loin d’être une réalité, surtout dans la région de Kidal où les préfets et sous-préfets logent dans la ville de Kidal, pour des raisons de sécurité. Quand bien même que le gouverneur de Kidal a annoncé que sur les 30 bâtiments publics, en cours de réhabilitation, 6 sont déjà terminés. Quant au gouverneur de la région de Kayes, il a demandé que des patrouilles militaires soient accrues à la frontière avec le Sénégal. Les localités proches de la frontière du Burkina Faso, dans la région de Mopti, restent aussi une zone de prédilection pour les malfaiteurs qui pillent les forains et les biens des populations.
À Koulikoro où sont signalés des coupeurs de route, «tous les jours, il y a mort d’homme», alerte le gouverneur. Pour la région de Sikasso, des braqueurs maliens en complicité avec des malfaiteurs ivoiriens s’attaquent aux banques à visage découvert et en plein jour. La dernière opération s’est soldée par la mort d’un braqueur. Le gouverneur de cette région, Mahamadou Diaby, souhaite que la sécurité des institutions financières soit assurée par la Garde nationale comme dans les autres régions. À Gao, la sécurité n’existe que dans la ville. Quand les forces militaires maliennes et étrangères patrouillent, c’est le calme. Mais une fois que celles-ci regagnent leurs bases, les lanceurs d’obus se font entendre, a souligné le gouverneur de Gao.
Sinaly KEITA