C’est le lundi 8 mai prochain que le directeur général de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS), Bréhima Noumoussa Diallo, soufflera sur ses huit bougies à la tête de l’Institut. Il apparaît comme le ‘’recordman’’ des directeurs en poste au Mali. La longévité mérite respect de la part des collaborateurs. Car, de deux choses, l’une. Soit l’autorité le maintient parce qu’il n’y a pas d’autres compétences qui puissent le remplacer valablement. Dans ce cas, pour le bien du service et dans l’intérêt des usagers, on le maintient jusqu’à ce que la nature reproduise un autre intelligent qui puisse remplir à la satisfaction les missions qu’il remplit. Ou, à coup de favoritisme ou de corruption du système, les Pouvoirs publics le maintiennent pour être sûrs que le macaron reste toujours rond pour les éléments du réseau. Une troisième possibilité s’offre à notre analyse. C’est l’approche sociologique de la gestion des affaires publiques. Surtout pour le cas de Bréhima Noumoussa Diallo, les commentaires ne manquent dans les couloirs de l’INPS pour justifier sa longévité. Mais, quelle que soit l’explication, il est temps que les Autorités se penchent sur le cas de cet homme. Qui se prend pour un roitelet, invulnérable et surtout indéboulonnable. Pour la simple raison qu’il serait très généreux avec le personnel du cabinet du ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, Hamadoun Konaté, notamment le Secrétaire général du département, Samba Baby. Selon nos sources, celui-ci serait parmi les plus grands soutiens du DG Bréhima Noumoussa Diallo. Idem pour l’ancien Premier ministre Modibo Kéïta, qui aurait une dette morale à son égard pour avoir accordé une promotion particulière à Tassiré Kéïta, une progéniture de l’ancien locataire de l’hôtel de la Primature. Bref, la liste des soutiens connus et inconnus du DG de l’INPS n’est pas exhaustive.
Mais aujourd’hui, ce n’est plus la question qui fâche, mais la construction d’un ascenseur privé au flanc de l’actuelle Direction Générale. Le sujet est sur toutes les lèvres à l’INPS, mais de peur des représailles, chacun en parle sans se faire entendre. C’est à la Une donc de « l’INPS-info », la construction de cet ascenseur personnel comme c’est le cas à la Primature ou à la Présidence de la République. Sinon, ailleurs dans la cité ministérielle, les ascenseurs réservés aux ministres sont parfois utilisés par de simples visiteurs à fortiori le personnel dudit département. C’est donc par cette provocation qui ne dit pas son nom, qu’il s’est à nouveau illustré dans les actes de mauvaise gestion. Le hic qui donne à commenter, c’est que ces derniers temps, les pensionnaires commenceraient à connaître des perturbations dans leur paiement à la fin du mois. N’est-ce pas là, le début d’une crise de trésorerie ? Mais, le temps nous édifiera davantage.
Un ascenseur privé pour le DG
L’ascenseur privé du DG dont il est question dans cet article, selon nos sources est perçu par les agents comme un ascenseur de séparation pour les gens d’en haut et ceux d’en bas. « Normal ! Il ne sied point que le tout puissant DG de l’INPS emprunte le même ascenseur que ses subordonnés et les usagers. Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, les règles de vie dans la haute société l’interdissent. », a commenté notre interlocuteur. Qui ajoute que sa longue fréquentation des couloirs de la Primature et ceux du département de la Solidarité lui aurait inspiré l’idée selon laquelle, les « chefs » ont leurs domaines privés dans le service : entrée privée, couloir privé, ascenseur privé, garage privé, place réservée à l’arrière du véhicule de service, etc.
Mais le hic dans cette histoire est que la construction d’un tel ouvrage n’est pas du tout opportun. Elle ne l’est pas pour la simple raison qu’un ascenseur existe déjà là-bas. Et, il serait à seulement 20 mètres de son bureau. Elle n’est pas non plus opportune car le nouveau siège de la Direction Générale est en chantier dans la zone de Hamdallaye ACI. C’est un bâtiment comprenant un sous-sol et un R+6 au-dessus de la terre ferme. La fin des travaux est prévue pour Décembre 2017. Pourquoi alors s’acharner à détruire un bâtiment que les anciens DG Oumar T. Sangaré et Lassine Bouaré ont pratiqué sans problème ? Selon notre source, derrière cette construction se cache une soif d’argent et de pouvoir sans limite. Car, ces marchés à tour de bras lui offriraient l’occasion de percevoir d’importantes commissions, la possibilité de pétrir dans le béton quelques gris-gris ou quelques bêtes en guise de protection.
Pour ces évidentes raisons, Bréhima Noumoussa Diallo serait prêt à faire des dépenses non budgétaires, pire à prendre le risque de faire écrouler le bâtiment car portant atteinte à ses fondements. Notre interlocuteur de poursuivre que le drame dans cette histoire est que tout cela se fait au vu et au su de tous les travailleurs de l’INPS sans que personne ne s’en émeuve. « Qui délivrera l’Institut National de Prévoyance Sociale de ce prédateur qui ne recule devant rien du tout », s’est lamentée notre source. Selon laquelle, l’INPS en 2017 ressemble curieusement à sa situation d’avril 2001, lorsque l’institution a frôlé la cessation de paiements. Le même scénario n’est plus loin, martèle notre source.
« Ce qui est sûr, le jour où les râles des bêtes emmurées, des bêtes pelées vivantes, des chèvres, coqs, taureaux et béliers égorgées à tour de bras, des chiens pendus, le jour où les gémissements plaintifs des pauvres innocents parviendront au ciel, ce jour là Brehima Diallo et tous ceux qui l’ont laissé faire verront le sol s’écrouler sous leurs pieds », a prévenu notre source.
M. A. Diakité