Inondations d’août 2013 à Bamako : Les sanctions commencent à tomber

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Inondations d’août 2013 à Bamako : Les sanctions commencent à tomber
Le maire du District Adama Sangaré et son homologue de la Commune I Mme Konté Fatoumata Doumbia

Le maire du District Adama Sangaré et son homologue de la Commune I Mme Konté Fatoumata Doumbia ont été suspendus pour trois mois 
Bamako a enregistré l’an dernier de graves inondations qui ont causé des pertes en vies humaines et provoqué d’énormes dégâts matériels. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita s’était engagé, le jour de son investiture, à faire toute la lumière sur ce sinistre et avait promis que les éventuels responsables seraient identifiés et sanctionnés. Huit mois après, c’est chose faite. Le maire du district, Adama Sangaré et Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la Commune I viennent d’être suspendus pour trois mois, suite à un arrêté pris par le ministre de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy. La notification a été faite aux intéressés le 6 juin dernier.

 


Il est reproché à Mme Konté Fatoumata Doumbia la création et l’attribution de parcelles dans les servitudes des marigots Banconi, Tiénkolé, Molobalini et Farakaba, la création de 33 parcelles dans le lit du marigot Farakoba à sa source au niveau de la zone de recasement de Doumanzana et l’application de plans de lotissement non approuvés.

 


Quant au maire du District de Bamako, les faits qui lui sont reproché sont la création en rajout de sept parcelles (HR/2, HR/3, HR/4, HR/5, HR/6, HR/8 et HR/9) dans l’îlot HR en Commune II du district de Bamako devant abriter une école ; le morcellement de 21 parcelles suivant décision n°00809/M-DB du 3 juin 2011 en face de l’îlot n°34 de Lafiabougou-section H dans la servitude du marigot en violation de l’article 12 de la loi n°02-016 du 03 juin 2002, de l’article 41 de la loi 96-025 du 21 février 1996 portant statut particulier du district de Bamako et de l’article 7 du décret n°05-115/P-RM du 09 mars 2005 fixant les modalités de réalisation des différents types d’opérations d’urbanisme.

 


La durée de la suspension infligée aux deux édiles est de trois mois. « En vous faisant parvenir l’arrêté n° 2014-1664/MDV-SG du 6 juin 2014, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre les dispositions pour procéder à la passation du service dans un délai d’une semaine à compter de la notification de l’acte et me tenir informé de la date retenue» stipule la décision signée pour le ministre et par ordre le secrétaire général du ministère de la Décentralisation, Boubacar Sow.

 


Cette décision fait suite à une lettre du ministre de la décentralisation datant du 16 mai 2014 et demandant au maire du District de fournir dans un délai de 4 jours, des explications écrites au sujet des récriminations susmentionnées. La lettre était ainsi libellée : « la mission d’investigation sur les inondations meurtrières du 28 août 2013 a relevé des violations de la loi par l’occupation des servitudes des marigots suite à des actes d’autorisation que vous avez livrés parmi lesquels la création de 10 parcelles en rajout en violation des dispositions de l’article 9 du code domanial et foncier ; la création en rajout de 7 parcelles dans l’îlot HR en commune II du district de Bamako devant abriter une école ; le morcellement de 21 parcelles, suivant décision n°00809/M-DB du 3 juin 2011 en face de l’îlot n°34 de Lafiabougou-section H dans la servitude du marigot en violation de l’article 12 de la loi n°02-016 du 03 juin 2002, de l’article 41 de la loi 96-025 du 21 février 1996 portant statut particulier du district de Bamako et de l’article 7 du Décret n°05-115/P-RM du 09 mars 2005 fixant les modalités de réalisation des différents types d’opérations d’urbanisme. Vous voudrez bien me fournir des explications écrites par rapport à chacun de ces points avant le 20 mai 2014, à 16 heures.»

 


Du côté du ministère de la Décentralisation et de la Ville, nous n’avons trouvé aucun interlocuteur pour nous donner de plus amples informations relatives à la décision de suspension des deux maires. Par contre, nous avons rencontré le maire de la Commune I qui a affirmé avoir accueilli la décision avec une grande stupéfaction. Mme Konté Fatoumata Doumbia qui nous a reçus chez elle à Korofina n’a pas hésité à nous donner son propre éclairage de la situation.


LA SUITE DU SCÉNARIO. «  J’ai pris acte de l’arrêté, nous a-t-elle déclaré. Il n’y a aucune preuve juridique qui établi que j’ai morcelé les 33 parcelles. C’est une affaire à suivre ». Le maire suspendu estime la décision injuste aussi bien dans la  dans la forme que dans le fond. Elle n’a pas hésité à parler de « sanction sélective ». Derrière cet arrêté, Mme Konté voit se profiler ce qu’elle a qualifié de « règlement de compte politique. « Je m’attendais à ce règlement de compte depuis que j’ai décidé de rester définitivement militante de l’Adema. Plus rien ne m’étonne en politique », nous a-t-elle dit. Malgré tout, le maire a précisé qu’elle ne souhaitait pas attaquer l’arrêté ministériel en justice. Cependant, elle a tenu à préciser que « des personnes qui croient au règlement de compte ont décidé d’attaquer en justice la décision du ministère de la Décentralisation ».

 


Pour Mme Konté, cette décision émise quelques mois avant les élections communales est destinée à intimider les adversaires politiques. Pour elle, la suite du scénario est connue. « A quelques mois des élections municipales, tout est mis en œuvre pour que les victimes des inondations portent plainte contre moi. Pourquoi ne pas s’occuper des vrais problèmes du pays ? », s’est-elle insurgée en insistant sur le fait qu’elle se sentait moralement réconfortée parce que « tout le monde est convaincu » qu’elle est une victime. L’édile de la Commune I nous a confirmé qu’elle n’avait pas l’intention de se présenter aux prochaines élections communales «  C’est pratiquement un sacerdoce. Mais je vais continuer à me battre au sein de mon parti Adema, mon parti », a-t-elle assuré. En ce qui concerne le maire central, il nous a fait savoir qu’il « n’a pas de commentaire à faire » dans un texto par lequel il a décliné notre sollicitation à le rencontrer. Cependant des voix dans son proche entourage évoquent l’éventualité d’attaquer la décision en justice. Toutes nos tentatives ultérieures pour rencontrer ou joindre le maire du District ont malheureusement été vaines.
A.DIARRA

 

Source: primature.gov.ml

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11 COMMENTAIRES

  1. Ces deux personnes doivent être inéligible toute leurs vie ils ont jouer avec des vies humaine pour leurs profit .
    Madame konte a abusé de son pouvoir dans la commune 1pour vendre des parcelles qui n’était pas à vendre .
    Les maires malien se crois tout permit ils ne pense pas au bien être de la population la terre est devenu une sorte de marchandise de luxe la vente des terre doit revenir a l’état et pas les communes avec un prix abordable pour tout les maliens

  2. Dans le drame des innondations de juillet 2013,le journaliste A.Diarra titre : ” Les sanctions commencent a tomber.” Malheureusement,l’article n’est pas un chef d’oeuvre journalistique!En effet,un journaliste meme fonctionnaire se doit de respecter la ier regle de l’ethique journalitisque:l’impartialite dans la transmission de l’information.Ne pas se contenter de presenter des faits bruts aux lecteurs,mais demander plus de de details aux protagonistes.si certains refusent de parler,il doit continuer son travail en utilisant son droit republicain:l’INVESTIGATION. Mr Diarra ne l’a pas fait.Un plan de lotissement etabli par les services de l’urbanisme et approuve par le gouverneur?L’autorisation ECRITE DE DISTRIBUER LES PARCELLES A-T-ELLE ETE DONNEE AUX MAIRES?Qui a signe les lettres d’attributions?La tache du journaliste fonctionnaire est exgigeante:Etre journaliste de l’etat et non celui d’un regime!La terre appartient a l’etat.Pourqoi des administratifs ne sont pas concernes?

    • Vous avez raison Mr Parivo. Je retiens deux choses du contenu de cet article:
      1- Tous ceux qui doivent etre punis dans cette affaire ne l’ont pas ete, et le pourquoi de cet etat de fait est un mystere;
      2- Les sanctions que l’on veut brandir relevent plus du folklore qu’autre chose sinon comment comprendre qu’avec pres de 50 morts et 8 mois apres les faits on ne nous sorte que ces enfantillages qu’on appelle sanctions.

      C’est grave.

  3. Elle et il devrais être inéligible toute leurs vie car il y’a des morts ses personnes après les trois mois vont revenir faire la même chose au mali l’état doit réglementé les ventes de terrain en se procurant le plein droit sur le prix a ne pas dépasse le mali est deux fois plus grand que la France et a bko les terrains sont plus chère qu’à marseillais Lille Nantes Bordeaux et la banlieue parisienne ce qui n’est pas normale dans un pays pauvre comme le notre avec la corruption dans le domaine les mairies au mali les terrain sont devenu chère un fonctionnaire intègre au mali avec sont salaire ne peut pas avoir sa propre maison au mali l’état doit mené une guerre contre les maire les chefs des villages leurs fait savoir que la terre appartient à l’état et non à des personnes peux scrupule

  4. Dans cette histoire faisons confiance a la justice de notre pays, véritable socle de toute démocratie.

  5. Je suis désolé ni Adama Sangaré ni cette dame ne doivent être poursuivis pour ces faits bidons. Si on doit poursuivre des gens c’est bien tous ceux qui ont contribué à cette folie foncière en première ligne les différents maires du district plus ceux des communes. Les terrains sont tellement chère que les pauvres n’ont aucun autre choix que d’acheter des terrains à des endroits dangereux. Il y a des démarcheurs qui arpentent tous les coins de Bko et le moindre m² qui n’est pas occupé est lotit et vendu. Regardez juste au bord du fleuve Niger dans beaucoup d’endroit on ne peut plus y accéder car les berges sont devenues la propriété privée de quelqu’un. Le vrai problème de ce pays est la culture de l’argent facile, le terrain vaut mieux que l’or au Mali, la première chose que l’État malien doit taxer sévèrement sont les terrains car créent de la spéculation et immobilise de l’argent qui ne sert à personne.

    • Le terrain aujourd’hui est devenu un moyen sûre de placement et sert à blanchir l’argent sale qui ne peut être placé en banque, par exemple on est l’un des plus gros producteur de mangue au monde je suis sûre que plus de la moitié de notre production pourrie , alors que tous les jus de mangue qu’on consomme sont importés. ibk a parlé de lutter contre la corruption, mais lutter contre une chose c’est commencer par lutter contre les causes et non combattre les conséquences , avec le prix d’un terrain à 10 millions CFA à moins d’aller à plus de 50 km du centre ville dans une ville sans voie rapide , aucun fonctionnaire intègre ne pourra même pas s’acheter 1m² à plus forte raison un terrain donc on a deux solutions on aligne les salaires et là je pense que même le planton doit gagner au moins 500.000 cfa ce qui est impossible ou on lutte contre cette spéculation en taxant sévèrement tous les terrains vides.

  6. le malien a toujour un argument a placer ton reglement de compte nous on ne voit pas ca mais on les persones qui sont mort dans l inondation.tu es rester a l ADEMA n a rien changer.svp il faut reconnaitrevos tors Maman. tu n a pas raisons. 8) 8) 8)

  7. Mme vous vous trompez. Ça fait partie des vrais problèmes du pays puisqu’il y a eu mort d’homme. C’est loin d’être un règlement politique vous avez fauté et je pense que cette sanction n’est pas proportionnelle à la grave faute commise.

  8. madame le maire ,je suis desole de vous entendre dire que c’est un reglement politik, c’est bien tres facile d’employer le mot de politik que d’avouer un fait patent d’enrichissement illicite. l’autorite ki t’a sanctionner est du meme parti politik que toi, ensuite tu dis que les vrai probleme du mali sont la, OUI mais c’est l’ensemble du fau et de la corruption generalisee au Mali a tou les nivo qui a mis le pays dans ce petrain. Vraiment madame le Maire avec tou le respect ke j’ai envers la femme ,cesser de fare l’amalgame car il n’ya rien de politik ici, vous avez viole la loui,revenir en arriere pour la respecter releve du bon sens. je vous en prie

  9. Tout ça pour ça!…

    Des sanctions qui devaient être soi-disant EXEMPLAIRES et sans pitié, à la mesure des conséquences dramatiques (combien de morts d’hommes?… 🙄 ) de ces pratiques aussi malhonnetes qu’inconscientes!

    On croit rêver! L’homme à poigne a frappé fort: 3 mois de……..suspension! 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 Pour un peu, ils étaient en plus privés de dessert! 🙄 🙄 🙄

    Au passage, il faut admirer la bêtise de la “défense-aveu” de Madame Konte qui, au lieu de dire “Je n’ai jamais vendu ces parcelles”, dit “Vous n’en avez pas les preuves!”

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