L’objectif global de l’atelier était d’identifier les actions prioritaires pouvant contribuer à une lutte efficace contre la prolifération des armes légères et leur impact négatif. Au cours de la rencontre, les participants ont échangé sur «le rôle de la femme dans la gestion de la problématique de la circulation illicite des armes légères» et «le rôle des communautés, des collectivités locales dans la lutte contre la prolifération des armes légères».
En clair, il s’agissait de réaliser et / ou actualiser un répertoire des actions de lutte contre la prolifération des armes légères dans les communes cibles, de faire émerger des projets fédérant les femmes des villes et campagnes, permettant de valoriser les spécificités régionales de cette lutte, d’identifier les besoins des femmes et des associations de femmes et de définir une stratégie régionale de lutte contre la prolifération des armes légères avec son lot de désastres.
Selon le Gouverneur de la région de Mopti, cet atelier pose le problème de la circulation anarchique et non contrôlée des armes légères au Mali en général et dans les zones occupées par les forces jihadistes obscurantistes dans les régions du nord. A l’en croire, «cette guerre, avec son lot de barbaries, de destruction de vies humaines, d’anéantissement des efforts de développement, ainsi que du pillage des ressources, a eu pour effet direct la prolifération de la détention illégale d’armes légères et même de guerre entre les mains de bandes armées et de groupes incontrôlés, de telle sorte que le nord du Mali est devenu une véritable poudrière menaçant la stabilité du pays, l’ancrage du processus démocratique, la libre circulation des personnes et des biens».
Il a fait savoir que la situation des armes légères dans la région ·de Mopti est plus que préoccupante. Car la rébellion a engendré un banditisme résiduel qui se caractérise par des vols à mains armées, des actes de braquage, des enlèvements de bétail, des coupeurs de route et la multiplication de la criminalité urbaine et périurbaine avec usage d’armes à feu.
«Cette forme de criminalité est liée à la circulation anarchique des armes légères et à l’insuffisance de la couverture sécuritaire dans la région de “Mopti, notamment dans les cercles de Douentza, Ténenkou et Youwarou. Cette circulation d’armes influence négativement la sécurité dans la région», a-t-il martelé. Avant d’annoncer qu’il a été enregistré, du 1er janvier au 21 septembre 2014, 34 cas d’attaques par armes à feu dont 10 assassinats dans les localités de Douentza, Tenenkou et Mopti.
En termes de statistiques, il a aussi été dénombré dans la région la détention par les populations de 4 725 armes perfectionnées et de 7 769 armes de traite, acquises dans des conditions peu régulières. Sur l’ensemble de la région, 6 armuriers sont répertoriés, dont seuls deux disposent des autorisations conformes.
C’est pourquoi, il a apprécié à sa juste valeur la tenue de cette rencontre dans la région, car elle cadre avec les objectifs 2014 – 2018 de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC).
Youssouf Diallo