Inflation tous azimuts : Vivre à Bamako devient un calvaire

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Vivre à Bamako n’est plus désormais une question de volonté mais de moyens. Pouvoir satisfaire les cinq besoins fondamentaux est devenu un véritable chemin de croix.

 

marché

Le taux de chômage au Mali est tel que le nombre de petits commerçants qui se débrouillent aux abords des artères de la capitale avoisine le triple de l’effectif du personnel dans la fonction publique.

 

Se loger : si la moyenne du prix du loyer est de 5000 FCFA pour un appartement ordinaire en terre cuite d’une pièce, et dans un quartier populaire, les propriétaires de maison exigent dans le meilleur des cas une caution représentant quatre voire cinq mois de loyer. Devant cette exigence, certaines communautés étrangères surtout les ressortissants du Nigeria coupent l’herbe sous le pied des nationaux. Mieux nantis, ils se donnent les moyens de payer le double ou le triple du montant fixé par le propriétaire. Ils préfinancent dans certains cas la construction des maisons ou les travaux de finition. Les étrangers se font passer aujourd’hui pour les meilleurs clients en matière de location de maison à Bamako. Cette situation n’arrange guère les Bamakois qui n’ont pas la possibilité d’avoir une maison familiale.

 

Se nourrir : le coût de la vie est en parfait déphasage par rapport aux revenus du Bamakois moyen. Le traitement salarial des fonctionnaires laisse encore à désirer. Les chômeurs et autres gens de métier, devant l’absence d’un revenu fixe, souffrent davantage. Beaucoup de personnes se trouvant dans cette catégorie se retrouvent sur les chantiers comme tâcherons.  Tout coûte cher à Bamako. Le kilogramme de riz n’est plus à la portée de la faible bourse, quant aux légumes, leurs prix ne font que grimper à longueur de journée. Le sac de charbon coûte aujourd’hui entre 4000 et 5000 FCFA, le gaz est introuvable sur le marché. Bamako suffoque, surtout que les Sotrama et les bus ont également révisé à la hausse le tarif de transport. La nourriture, autrefois un acquis pour tous, est devenu au jour d’aujourd’hui un luxe pour les habitants de Bamako.

 

Se soigner : depuis plusieurs années, les Maliens dans leur grande majorité ont tourné dos aux pharmacies et autres officines pour se retrouver au marché et aux abords des routes s’approvisionnant en médicaments essentiels. La vente illicite de médicaments et l’automédication représentent des dangers pour la santé. Beaucoup de Maliens ne l’ignorent pas. Mais devant l’inflation galopante, « nous n’avons pas le choix », indique Oumar Diawara. Dans les cabinets médicaux, c’est toute une autre réalité. Les frais de consultation ne sont pas à la portée de tous. Et ce taux dépasse largement la capacité d’un Malien moyen qui, devant un cas de paludisme chronique, s’adonne à l’automédication et compromet dangereusement sa santé. Il en est de même pour les enfants dont les parents n’ont pas la tête hors de l’eau.

 

S’instruire : l’instruction à Bamako, avec la floraison des écoles privées pose un problème de discrimination. Les écoles privées sont exclusivement réservées aux enfants dont les parents ont un revenu de vie au dessus de la moyenne. Les autres jettent leur dévolu sur les petites écoles de la rue, implantées dans les baraques ou des maisons délabrées, et qui offrent une formation de bas niveau, en tarif réduit. Les écoles publiques, vaille que vaille, apportent leur construction au système éducatif du pays. Le taux de la déperdition scolaire va grandissant dans un environnement socio-éducatif non sécurisé. L’école de la rue ouvre ses portes à tous enfants qui n’assimilent pas correctement les enseignements au niveau des écoles conventionnelles.

 

Se vêtir : malgré la floraison des salons de couture à Bamako, l’habillement ne s’inscrit plus sur la liste des priorités de beaucoup de Bamakois. Certains doivent leur salut au marché de friperie qui a pignon sur rue dans tous les quartiers de Bamako. Certains jeunes ont su « américaniser » leur misère en adoptant pour style le « jeans ». Ils en portent tous les jours, toute une variété qui dure dans le temps et permet d’affronter tous les terrains. Les filles rivalisent même d’ardeur avec les hommes dans le port du pantalon « jeans ». En lieu et place du tissu «  Wax Hollandais », c’est le tissu « Sosso » qui comble le vide dans les garde-robes.

 

La vie à Bamako est désormais un calvaire, ceux qui insistent se rendent rapidement à l’évidence et capitulent.

Paul N’Guessan

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1 commentaire

  1. Surtout l état doit prendre sa responsabilité pour l école la santé la nourriture et le logement l’école doit être obligatoire jusqu’à 18ans avec l aide de l état pour les parents des élèves

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