Indemnisations des familles des militaires victimes de purges : L’Etat fait encore mieux

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Les militaires mauritaniens victimes de purges lors des événements situés dans la période 1981-2004 (coups d’Etat et purges à caractère ethnique) vont bénéficier d’indemnisation, dans le cadre d’un règlement définitif du dossier dit « passif humanitaire », selon projet de loi adopté jeudi dernier par le conseil des ministres dont des explications détaillées ont été livré par le ministre de la défense au cours de la conférence de presse tenue après cette réunion hebdomadaire du gouvernement.

On se souvient bien qu’entre 1981 et 2004, la Mauritanie a connu des événements violents, dont cinq des tentatives de coup d’Etat et des violences interethniques,  ayant conduit à des  purges qui ont frappé plusieurs centaines de militaires négro-mauritaniens ou d’obédience nationaliste arabe. La répression exercée par les gouvernements qui se sont succédé constitue aujourd’hui la question désignée sous l’appellation de « passif humanitaire ». Les négro-mauritaniens estiment que le règlement de cette question est une condition sine qua non pour la réalisation de la paix sociale et le développement harmonieux en Mauritanie. Selon le ministre mauritanien de la défense Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi, une commission spécialisée a été mise en place pour définir les dispositions à prendre pour remettre dans leurs droits toutes les victimes à travers le payement d’indemnités et la régularisation d’une pension de retraite au profit de l’ensemble de ces victimes.

L’incidence financière du projet adopté est  estimée à un milliard d’ouguiyas (environ 4 millions de dollars), indique-t-on de source officielle. Les indemnités que l’Etat compte verser aux parents des victimes ont été classées suivant 4 catégories principales établies selon le ministre de la défense par la commission chargée de trouver une solution globale et définitive aux problèmes liés aux différents événements qui ont secoué les forces armées nationales parmi l’armée, la gendarmerie et la garde de 1980 à 2004,  après  correction de différents cas. Une classification effectuée suivant la nature de l’événement et du préjudice :

– catégorie A : membres concernés par les événements 1990-1991 profiteront d’aides sous forme d’indemnité estimative et unique oscillant entre un million et deux millions, selon les cas, avec paiement d’une pension, qu’ils aient fait ou non 15 ans d’activité.

– Catégorie B : membres concernés par les événements de 1989 qui bénéficieront d’une indemnité estimative et unique allant de 800 mille à un million d’ouguiyas, avec paiement d’une pension qu’ils aient servi 15 ans ou moins

– Catégorie C : membres ayant participé aux événements 1987, 1981, 2003, 1988 et 2004 qui profiteront d’une aide sous forme d’indemnité estimative et unique allant de 600 mille à un million d’ouguiyas, avec paiement d’une pension qu’ils aient servi 15 ans ou moins.
 
– Catégorie D : les victimes des tentatives 1981 et 1983 au nombre de 12 dont deux soldats qui obtiendront une pension. Pour les 10 autres, ils ont bénéficié de leurs droits et de leurs pensions. Les officiers qui ont perdu leurs grades par décision administrative ou judiciaire profiteront de leurs pensions selon leurs échelons avant les événements. La dimension d’évaluation de cette solution est d’un coût de 1.288.951.527 ouguiyas remboursé dans une précédente étape, dont 430.600.000 ouguiyas payés également auparavant à ces bénéficiaires, en plus d’un coût annuel des pensions estimé à 99.810.316 ouguiyas.

Source  : Eveil Hebdo (Mauritanieà

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