Incendies à répétitions au Mali : Le pardon des chefs religieux pour congédier le mauvais sort

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L’incendie s’est déclaré vers 23h50, dans la nuit de jeudi à vendredi. Vendredi après-midi, l’incendie était maîtrisé mais pas tout à fait éteint
L’incendie s’est déclaré vers 23h50, dans la nuit de jeudi à vendredi.
RFI/David Baché

Notre pays fait face à une série noire d’incendies ravageant des marchés entiers. En l’espace de deux mois, trois grands marchés ont sombré. Il s’agit des marchés de Médine, de ‘’Worossougou’’ et le marché rose. Ce dernier, le plus important du pays vient de s’enflammer pour la deuxième fois, après celle de 1991. Au même moment que le feu consumait le marché rose, dans le cercle de Yanfolila, environ 150 cases ont été réduites en cendre par les flammes, faisant près de 1500 sans abris. S’agit-elle d’une punition divine ?

 

 

A Yanfolila, plus précisément dans le village de Kokoun dans la commune rurale de Gouanan, après cinq jours de lutte acharnée contre le feu, les pompiers de Bougouni dépêchés sur le terrain, retournent à la base croyant maitrisé l’incendie. Mais quelques heures après leur retrait, le feu reprend encore de plus belle comme s’il y avait un pyromane derrière pour alimenter le foyer d’incendie.

 

Doit-on comprendre que derrière cette série noire qui avait débuté par les grands marchés de Gao et de Kayes pendant la transition, suivis des marchés des bois d’Hamdallaye et de l’Artisanat, etc. pour finir par ces deux sinistres, se cacherait la punition divine contre le Mali ?

 

La touche des religieux !

Possible. Etant donné que face à un moindre problème certains chefs religieux se regroupent autour du Saint Coran pour maudire, comme si cela relève d’un jeu d’enfants.

Dans le but de dénigrer certains hommes politiques opposés au coup d’état du 22 mars 2012, dirigé par Amadou Haya Sanogo, certaines associations se réclamant de l’islam ont convoqué un grand meeting politique au stade du 26 mars, pour officiellement prier pour le retour de la paix et de la stabilité au Mali, mais officieusement l’initiative visait à soutenir un seul homme, Cheick Modibo Diarra, alors Premier ministre de la Transition, contre des adversaires politiques, dont les seuls tords ont été de lui rappeler à sa mission. Cette grande mobilisation sur la base de la haine politique fait suite à un grand meeting populaire contre le Code des personnes et de la famille, adopté par l’Assemblée nationale, le 03 août 2009.

 

Cette grande messe contre le code a mobilisé presque tous les Chefs religieux musulmans du Mali avec comme seul mot à la bouche «  la malédiction sur tous les fonctionnaires qui ont voté en faveur du nouveau code… ». Ce jour là, ATT était président de la République, Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, IBk, actuel président de la République, était député élu en Commune IV du District. Il n’était pas physiquement présent à l’AN, mais il a donné mandat à son groupe parlementaire de voter le projet de Loi.

 

Depuis ce meeting populaire anti-code, la malédiction s’abat sur le Mali.

D’abord, dans la foulée c’est la crise économique et financière mondiale qui aura raison du gouvernement dirigé par Modibo Sidibé.

Ainsi que celui dirigé par Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, qui a hérité de la patate chaude, sera très vite confronté à la plus grave crise, que notre pays n’a jamais connue. Il s’agit de la guerre du nord avec le MNLA. C’est cette guerre qui finira par emporter le gouvernement dirigé par Kaïdama Sidibé et le Président de la République aussi, à la suite du coup d’état dirigé par Amadou Haya Sanogo, alors capitaine. Certes, sous la pression d’une partie de la classe politique nationale appuyée par la communauté internationale, celui-ci a été contraint de céder le pouvoir au professeur Dioncounda Traoré.

 

Lui aussi en a pris, de sa grade. Il fut mortellement abandonné par des manifestants déchaînés qui ont profité d’un relâchement des forces de sécurité pour s’introduire dans son bureau avant de le ruer de coups.

 

Sanogo, qui ne sait jamais éloigner du pouvoir paie lui aussi sa part de malédiction. Car, l’actuel locataire du Palais de Koulouba doit son élection à l’ombre de l’auteur du coup d’état du 22 mars, dont l’influence est restée omniprésente dans les compartiments du pouvoir. De loin, il a continué à planer sur la gestion quotidienne de l’Etat. Aujourd’hui, le général 4 étoiles Amadou Haya Sanogo, dort dans une entre-couchée de 2m2, qui sert de dortoir pour les gendarmes de garde de l’escadron qui protège le barrage de Sélingué.

 

En attendant, le Mali continue d’éteindre le feu de la malédiction qui s’abat sur notre pays depuis un certain 03 août 2009.

Selon certains traditionnalistes que nous avons approchés, le Pouvoir est une création de Dieu. Pour quelque motif que ce soit, il n’aime pas qu’on humilie les dirigeants, encore moins les maudire. Dans ces pays, la malédiction s’y abat. Il préconise aux leaders religieux musulmans qui sont à l’origine de la malédiction de retourner au même endroit et demander pardon à notre Seigneur. Peut-être que la série noire s’arrêtera. Il faut qu’ils retournent au Stade du 26 mars demander pardon au Maître des Cieux et de la Terre afin qu’il pardonne notre pays pour cette faute grave commise en son nom, mais sur fond de haine et de méchanceté. Sinon, prévient-il le Mali continuera longtemps à éteindre le feu de la vengeance. Que le Seigneur nous inspire et non la haine. Amen !

 

Mohamed A. Diakité

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