RFI/David Baché
Aux Halles de Bamako, le recasement des déguerpis sur l’artère principale du marché est perçu comme une bombe à retardement par des commerçants. Ils affirment être exposés au même danger que leurs collègues sinistrés des autres grands marchés de Bamako. Celui de voir un jour leurs marchandises emportées par les flammes comme l’ont été tout récemment, ceux des commerçants des marchés de : ‘’Woro sougou’’, ‘’artisanat’’, ‘’marché rose’’, ‘’Sougouni Coura’’…Il y a vraiment péril en la demeure.
En quelques mois, la ville de Bamako a enregistré quatre incendies dans les marchés. Des incendies qui ont brûlé tout sur leur passage en causant des pertes de biens qui se chiffrent à plusieurs milliards de Fcfa. Et selon les sources gouvernementales, les causes de ces incendies ne seraient autres que les installations désordonnées des stands, alimentées en électricité le plus souvent à travers des branchements anarchiques. Pour cause, à Bamako depuis plusieurs décennies, le mot marché rime avec désordre. Comme une jungle, les gens se sont installés au fil du temps sur les lieux initialement prévus pour être des points de passages, sous le regard indifférend ou complice des autorités publiques. Surtout municipales.
Des installations anarchiques au cœur des Halles de Bamako initiées par le ministre du Commerce.
L’opération de déguerpissement des commerçants installés anarchiquement sur les voies publiques a été saluée par bon nombre de Maliens. Car, elle a permis de déblayer les voies publiques en rendant la circulation plus fluide aux usagers de Bamako. Mais aux Halles de Bamako, l’opération a créé un autre cas de désordre qui risquera d’avoir des conséquences douloureuses dans les jours à venir si aucune mesure n’est prise d’ici peu. Il s’agit des nouveaux stands qui sont en train d’être installés sur l’artère principale au centre du marché des Halles de Bamako au bénéfice de certains commerçants déguerpis. Du coup, les commerçants locataires des boutiques ne dorment plus que d’un seul œil. Car selon plusieurs commerçants, cette initiative du ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté est très dangereuse pour le marché ‘’Halles de Bamako’’ et les commerçants qui y travaillent. Et ce, pour plusieurs raisons.
Pour rappel, en 2009, un grand incendie a ravagé le marché des Halles de Bamako causant d’énormes dégâts. Et à en croire plusieurs victimes, aucune d’entre-elle n’a été dédommagée jusqu’à nos jours. Et les enquêteurs chargés du dossier avaient conclu en son temps que l’incendie avait été provoqué par des branchements électriques anarchiques, liés aux installations des stands. Mais le hic qui fait tilt en est que c’est sur ce même endroit que les autorités ont décidé de réinstaller des commerçants déguerpis.
Là où le bas blesse est que cette initiative du ministre Konaté intervient au moment où quatre grands marchés de Bamako viennent de partir en fumée. Par cette attitude, le ministre du Commerce vient de prouver une fois de plus que nos autorités préfèrent jouer au pompier. Pardon, au pyromane-pompier.
Lassina NIANGALY
