In Memoriam : Hommage à Seydou Diakité dit ‘’Waraba Tchacko’’

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Il avait la conviction ferme, l’engagement sans calcul et pourrait-on dire «sans recul». Convaincu parmi les convaincus, il vouait une admiration à la limite de l’adoration au Champion des Bleus.

waraba tchatcho

Un an déjà que Seydou Diakité, plus connu sous le nom de «Waraba Tchacho», s’en est allé. Depuis son champion et toute l’équipe  des «Bleus» ont levé le pied.  Corroborant ainsi la sentence de Feu  Toumani Koné : «la mort d’une seule personne ne détruit pas un village,  mais  elle met en berne son aura». Nous prenions du plaisir à l’appeler  «Beau-père national». À échanger avec lui. Il a été avec Modibo Sidibé dans sa tournée dans le Mali profond partout où ce dernier s’est rendu.

Arrivé à destination avant tout le monde, il avait aussi sa manière pour accueillir la délégation : la danse des chasseurs. Waraba chaidjo avait plus que quiconque épousé la cause de Modibo Sidibé. Et il considérait Mme Sidibé comme sa fille. D’où le surnom par lequel nous étions nombreux à l’appeler «Beau-père national». Au sein de l’équipe de journalistes accompagnant la délégation, nous étions quelques-uns, Seydou Traoré, Bamanan de radio Jekafo, Kassim Traoré de radio Klédu et moi-même, prenions un malin plaisir à le taquiner à chacune des escales.  Plus inspiré que tous, sa place était toujours à dix mètres de Modibo Sidibé. Bien positionné ainsi, il le regardait avec un bonheur immense, traduit par un sourire, propre à lui. Gare à celui qui l’importunera. Je me rappelle l’incident avec ce jeune enseignant à Kolokani.  Il était 1h du matin. Modibo Sidibé s’adresse à la  foule. Wara est en embuscade à sa position idéale. Le jeune enseignant veut l’écouter, mais gêné par Wara, il demande à  ce dernier de s’écarter un peu. Ce qui ne se fait pas. Wara est dans tous ses états, et décrète la sanction suprême contre le jeune imprudent.  Pour Bamanan, le jeune peut faire ses adieux. «Wara est devenu Wara, il va dévorer», me dit-il. Alors je n’hésite pas et vais voir Wara pour lui  dire ceci : «Beau-père national, tu annonces le décès de ce jeune pour 4h. Il mourra certainement. Mais ce  faisant, tu fais du mal à Modibo Sidibé. Mort, ce jeune ne peut pas voter, un mort ne vote pas. Qui sait, si son vote ne manquera pas à Modibo Sidibé». Wara se détourne de moi pour regarder encore Modibo sur la tribune. Quelques instants plus tard, il revient vers moi me demander «tu es sûr que le jeune votera Modibo ?».  «Beau-père national, il votera Modibo, mais vivant, un mort ne vote pas, même par procuration». Seydou Diakité retrouve alors son  sourire.

Tel était Wara, entier envers Modibo Sidibé. Deux mois plus tard, le doyen Diarra, m’annonçait la nouvelle en ces termes : «Je viens d’apprendre le décès de celui que vous appelez  beau-père national». Un an déjà que Wara s’en est allé, et son ombre est toujours là, qui hante la grande cour de la Maison bleue, à Hamdallaye. Mais l’équipe des Bleus est dans les vestiaires. Au nom de Wara, où sont donc passés les Bleus.

D. Fomba

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4 COMMENTAIRES

  1. il ne fallait pas mettre cet anecdote ecoeurant.ce n’est pas a sa gloire de savoir qu’il voulait tuer un pauvre enseignant juste pour une question d’humeur.
    Mais bon on ne critique pas les morts!

    • Karamoko tienimango i dansôko!Que l’âme de karamoko wara repose en paix!Il aurait été enterré dans sa cour à Yirimadjo. 😉

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