L’Association des importateurs des produits agro-alimentaires du Mali (AIIPAAM) a dénoncé le 23 juillet 2016 la hausse des taxes douanières passées de 20 F CFA (entre 1997-2006) à 200 F CFA (en 2016) le kilo de la pomme de terre et de l’oignon. Le collectif demande la baisse immédiate de ce tarif et invite l’implication personnelle du chef de l’Etat pour assouplir la souffrance des maliens.
La salle de conférence de la Chambre de commerce a été prise d’assaut le samedi dernier par les membres de l’Association des importateurs des produits agro-alimentaire du Mali (AIIPAAM) pour la tenue d’une conférence de presse.
Il s’agissait, pour les conférenciers, de porter à la connaissance des plus hautes autorités, ainsi que l’opinion nationale et internationale certains problèmes sur l’importation et la cherté des produits de consommation directe, comme la pomme de terre, l’oignon et les fruits et légumes notamment l’augmentation de la valeur douanière. La conférence de presse était présidée par le président de l’AIIPAAM, Broulaye Ballo. Il était accompagné dans cet exercice par Kadiatou Lah, Alimatou Diop et Soumaïla Bamba.
Broulaye Ballo a dénoncé la main basse de certains sur le commerce de la pomme de terre au Mali. Une situation, selon lui, qui éloigne les Maliens de ce produit précieux des consommateurs. Au centre de cette polémique, il a cité le directeur général de la douane, Modibo Kane Kéita, accusé de protéger certains producteurs locaux et d’appliquer des textes de la Cédéao inopportuns.
M. Ballo a expliqué le fond du problème entre les importateurs et la douane. Il s’agit de la brusque augmentation de la valeur de douane après l’ouverture de la campagne d’importation de la pomme de terre, de l’oignon et d’autres produits qui débute généralement au mois de juin une fois la fin de la campagne nationale par les exploitants locaux. Histoire de concourir à la consolidation de l’interprofession pomme de terre, dira-t-il.
Entre 1997 et 2006, les débuts d’importation des produits agro-alimentaires dans notre pays, avec 15 tonnes ou 20 tonnes, la valeur douanière était estimée à 20 F CFA/kg, soit un droit de douane de 200 000 F CFA.
Depuis cette valeur n’a cessé d’augmenter pour se fixer aujourd’hui à 200 F CFA/kg opposée à celle de plusieurs autres pays de la sous-région notamment la Côte d’Ivoire où la même valeur est fixée à 100 F/kg, le Niger (66 F/kg) et le Sénégal (76 F/kg) et le Burkina Faso (40 F/kg). D’où la colère de l’AIIPAAM qui dénonce cette hausse tendant à l’augmentation des prix sur le marché.
Pour éviter la hausse vertigineuse des prix et après avoir séchée toutes les voies de recours, le président de l’AIIPAAM a sollicité l’implication personnelle du chef de l’Etat pour trancher cette problématique qui met à dos la douane et les importateurs agro-alimentaires.
Par ailleurs, il a invité le ministre du Commerce à remettre sur scelle le comité d’entente entre leur association et l’interprofession de la pomme de terre pour une gestion judicieuse des prix et des difficultés.
Ousmane Daou