Importation illégale de la viande de volaille au Mali : Les responsables de la Coopérative des aviculteurs montent au créneau contre les bandits qui veulent détruire l’Industrie Malienne

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Malgré la prise, par les autorités, de plusieurs décrets, arrêtés ministériels et interministériels et autres textes interdisant l’importation frauduleuse de la viande de volaille au Mali, des acteurs véreux continuent avec cette pratique malhonnête. Ce qui est un danger pour la santé de la population et pour l’économie du pays. Pour dénoncer cette  pratique qui échappe au contrôle vétérinaire et inviter le Gouvernement à plus d’actions en vue de protéger davantage le secteur, les responsables de la Coopérative des Aviculteurs du Mali (CAMA) étaient face aux Hommes de médias le mardi 14 mars 2017 à la Maison de la Presse. Animée par M. Checknè Labass Haïdara, président de la CAMA, la conférence s’est déroulée en présence de responsables et quelques militants de la Coopérative.

 

Faut-il le rappeler, le Mali est un pays de production agro-sylvo-pastoral par excellence. Pratiqué par au moins 80%  de la population rurale, l’élevage  occupe une place de choix dans l’économie du Mali avec une contribution de 10% au PIB national. Cet élevage constitue aussi pour les communautés rurales une source alimentaire et de revenu. Avec un cheptel estimé en 2015 à 38 millions 587 mille 450 sujets, la production de viande est estimée à 5 millions 658 mille 215 tonnes.

Selon les responsables de la CAMA, au Mali, comme dans la plupart des pays en développement de l’Afrique subsaharienne, les ressources en protéines animales de qualité restent encore insuffisants et constituent, de ce fait, un obstacle à la lutte contre la malnutrition malgré l’évolution des productions animales. L’élevage de volaille reste un véritable moyen pour corriger cette insuffisance.

Dans son exposé, le président de la CAMA,  expliquera que malgré les efforts fournis et les multiples atouts du secteur, cette progression de l’aviculture fait face aujourd’hui à une contrainte majeure qui est l’importation frauduleuse de la viande de volaille. Une pratique qui, en plus d’être un problème d’ordre économique, reste un danger pour la santé publique. Parlant des acteurs menacés par cette pratique d’importation frauduleuse de la viande de volaille, M. Haïdara dira que le secteur constitue une réelle manne professionnelle. Les employés des industries avicoles sont de 3 127 exploitants sans oublier la création de milliers d’emplois,  facteur de développement et de création de richesse ainsi que les fabricants d’aliments pour volaille qui sont près d’une trentaine de nos jours au Mali. En outre, on dénombre une vingtaine d’accouveurs et d‘importateurs de poussins et surtout le consommateur, car ces viandes de poulets importés constituent un réel danger de santé publique. Surtout que ces produits peuvent provenir d’un pays infectés par la grippe aviaire et sont transportés dans de mauvaises conditions pour déjouer les barrières douanières.

En somme, pour les acteurs de la CAMA, l’importation frauduleuse de la viande de volaille constitue une concurrence déloyale aux produits locaux, surtout que les origines et la qualité sanitaire de ces viandes restent douteuses. Elle risque d’annihiler les efforts en cours pour moderniser la filière avicole, voire briser l’élan amorcé au niveau des capitales régionales et surtout dans le District de Bamako où l’aviculture est en plein essor. Cette importation frauduleuse de ces produits est contraire aussi aux initiatives du ministère de l’Elevage et de la Pêche pour booster les productions animales à travers la subvention de 30% des intrants d’élevage accordé par l’Etat.

La CAMA, qui dit pouvoir subvenir à la demande en viande de volaille de la population, invite la police, la gendarmerie et la douane et surtout la population à plus de vigilance face à cette pratique.

Enfin, les responsables de la Coopérative des Aviculteurs demandent au Gouvernement de ne pas reculer face, à ceux qu’ils qualifient de «bandits qui veulent détruire l’industrie malienne.»

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com     

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