Impact du Fonds Fiduciaire d’Urgence (FFU) de l’Union Européenne (UE) au Mali : La gestion en deçà des attentes des associations des migrants

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Le  samedi 3 juillet 2021,  la Mairie de la Commune I du District de Bamako a abrité un atelier de partage  des résultats  de l’enquête  sur  l’impact  du Fonds  fiduciaire  d’urgence  de l’Union Européenne (UE)  mis en  œuvre  au Mali, au Sénégal  et au Niger  et réalisé  par la CIMADE, l’Association Malienne  des Expulsés (AME), le REMIDEV et  les Alternatives Espaces Citoyens.

L’objectif général est de partager la note d’analyse sur l’impact de la mise en œuvre du fonds fiduciaire d’urgence au Mali, au Niger et au Sénégal avec les organisations de la société civile. Nous voulons, à travers cet espace, a déclaré le président de l’AME, Ousmane Diarra, inviter  les organisations  de la société civile malienne à l’union sacrée, pour être un bloc, pour défendre  la cause des migrants en interpellant les autorités. Ousmane Diarra n’a pas manqué également d’attitrer  l’attention des participants que le FFU  tire vers sa fin, en fin d’année 2021.

Après ce fonds, dit-il, nous devons être plus que jamais ensemble pour  pouvoir garder et sauvegarder nos compatriotes migrants. Selon lui, le FFU est  au Mali et est en train de travailler. Mais, regrette Ousmane Diarra, président de l’AME, un expatrié européen qui travaille au Mali dans ce FFU, gagne  plus  le financement que  dix projets de nos associations financées. « Des formules doivent être trouvées pour que le fonds soit destiné  aux vrais  destinataires  que sont les migrants », a fait savoir le président de l’AME.

Lamine Diakité, assistant juridique à l’AME, a rappelé d’entrée que le Fonds  fiduciaire d’urgence  (FFU) est  fait en faveur  de la stabilité  et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène  des personnes  déplacées  en Afrique de l’UE. Il a été, selon  lui, créé lors du Sommet UE-Afrique sur les migrations de la Valette en 2015 en réaction  à l’augmentation des arrivées de personnes migrantes sur les côtes européennes.

La  rencontre  d’aujourd’hui, poursuit Lamine Diakité, est  d’analyser  l’impact produit  par les projets financés  par l’UE par le biais du FFU. Selon Lamine Diakité, quelques projets  ont été financés par le FFU. L’on note la  Création d’emplois par l’amélioration de la filière de l’anacarde, afin d’atténuer les causes de l’émigration, dans les régions de Sikasso, Kayes et Koulikoro : mise en œuvre : AECID ; le Programme d’Appui au Renforcement de la Sécurité dans les régions de Mopti et de Gao et à la gestion des zones frontalières (PARSEC Mopti- Gao) : mise en œuvre : Expertise Franc ; le  Renforcement de la gestion et de la gouvernance des migrations et le retour et la réintégration durable au Mali : mise en œuvre : OIM ;  Youth Employment Creates Opportunités At Home in Mali (EJOM) : mise en œuvre : SNV – Pays Bas.

Selon les  constats  relevés par l’AEM, indique Lamine Diakité, l’objectif principal recherché par le FFU consiste  à endiguer  la migration irrégulière ; le FFU met  en avant  les besoins de l’UE avant ceux  des pays  bénéficiaires ;  la mise en œuvre  du FFU est effectuée  par l’UE à travers des agences ou coopérations  européennes ; le FFU finance des projets peu adaptés aux contextes nationaux (la plupart de ces projets ont été élaborés à Bruxelles avant que l’UE n’entame de discussions avant les gouvernements des pays bénéficiaires.

Selon Pierre Yossa, président de Gram  (Groupe de réflexion et d’action sur les Migrations), ce FFU ne nous est pas destiné. Il est destiné au plus aux  Européens qui  l’ont financé, qui donnent par  la main droite  et arrachent par la main gauche que les migrants qui sont les vrais bénéficiaires. Nous devons s’unir pour dire que le fonds sert plus les donateurs que ceux qui doivent bénéficier réellement. L’initiative de l’AME a été fortement saluée par les participants qui se sont engagés à soutenir l’idée de cohésion, de fusion pour défendre les migrants.

Hadama B. Fofana

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