Impact de la crise sécuritaire et institutionnelle : San et Koutiala vivent au ralenti

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La mauvaise pluviométrie enregistrée lors de la dernière campagne agricole et la crise économique mondiale ont engendré une situation chaotique dans les localités de San et de Koutiala. La crise sécuritaire et institutionnelle  est donc venue aggraver une situation déjà tendue.

A San et Koutiala, les commerçants sont habitués à spéculer sur les produits de grande consommation à l’approche de l’hivernage, au détriment des populations qui trouvaient la parade pour survivre. Mais, cette année, l’hivernage s’approchant dans un contexte particulier de double crise que traverse notre pays depuis bientôt sept mois, les populations desdites localités cherchent désespérément à joindre les deux bouts. En effet, la vie économique y est très affectée par cette crise sans précédant. Les prix des denrées  de première nécessité ont grimpé de façon inimaginable. Du coup, les populations sont restées stupéfiées par le laxisme des autorités en charge du contrôle  de la qualité et de la mise en application des prix sur certains produits. Conséquence : plusieurs familles ne parviennent plus à assurer correctement les trois repas journaliers. Les jeunes, revenant de l’exode, se plaignent  aussi des conditions d’acquisition des matériels de labour  auprès de Kafo  jiginew  et de la Cmdt.

C’est dire qu’à San, comme à Koutiala, cette crise est  durement ressentie par chacun des habitants. Même pendant les jours de foire hebdomadaire de San (le lundi)  et de Koutiala (le jeudi) les affaires tournent au ralenti faute d’acheteur car, par mesure de prudence et de sécurité, les gens préfèrent ne pas se déplacer, de peur d’être braqué sur le chemin du retour. Le pouvoir d’achat a connu une chute libre, causant une mévente de certains produits. Le secteur hôtelier et bancaire a vu les clients déserter les lieux. Le trafic routier sur l’axe San- Koutiala- Kouri- Bobo- Ouagadougou,  a légèrement fléchi. Seuls quelques rares camions,  remorques et semi-remorques,  circulent sur lesdits tronçons.

Selon Madou Traoré, un habitant de la ville de San : « Un sac de ciment importé coûtait 5000 FCFA avant la crise. Actuellement, le sac se vend à 6500 FCFA. A cause de l’insécurité grandissante née de la crise au Nord du pays, les transporteurs ont changé de route. Ils se sont tournés vers l’axe Bamako-Dakar » a-t-il martelé.

Quant aux jeunes, ils disent attendre avec impatience la fin  de cette crise pour que leurs activités puissent redémarrer confortablement. Ainsi, les populations se demandent comment faire face aux dépenses en cette période de soudure car les paysans attendent l’appui de la Cmdt (semences et engrais) pour démarrer les travaux  champêtres.

Les pluies de ces derniers temps ont fait renaître de l’espoir chez les cultivateurs du village de N’Tarla situé à 40 Km de Koutiala. Selon Metaga Koné: «L’essentiel, c’est de se procurer de quoi subvenir aux besoins de la famille. Nous sommes confiants et nous gardons espoir que cette crise sera bientôt un mauvais souvenir. Mais je dois préciser que les effets de la crise ont contraint les jeunes du village à partir massivement à l’exode en cette veille de saison agricole parce qu’ils n’ont pas beaucoup d’espoir pour l’hivernage de cette année » a-t-il conclu.

Pathétique, la situation que vivent les populations de la bande allant de San à Koutiala. Nous osons croire que le gouvernement entendra leur cri de détresse pour venir à leur secours au plus vite.

Gérard Dakouo  envoyé spécial 

à San et Koutiala

 

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