Si cet acte du guide libyen est une surprise pour les autorités maliennes, c’est loin d’être le cas pour nombre de Maliens qui cherchent quoi comprendre dans l’excellence des relations entre le Mali et la Jamahira. On ne peut être un du Mali et maltraités les Maliens, la formule est d’un célèbre dirigeant malien.
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Une formule doit revêtir tout son sens dans le cas précis du Mali et de la Libye. Nombreux sont Maliens qui ont fait du Guide libyen leur idole. Ses idées sur le panafricanisme a eu des preneurs, ici au Mali plus que partout ailleurs. Mais c’est fréquemment, et ce depuis plusieurs années, que les Maliens se réveillent à la dure réalité des rêves de celui qui, publiquement, parle de l’unité de l’Afrique, des Etats-Unis d’Afrique dont il deviendrait le président.
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Les expulsions fréquentes de Maliens ne doivent plus être perçues sous l’angle strict du respect des lois du pays d’établissement. Qu’est-ce que d’ailleurs les deux pays font ensemble pour l’établissement et l’intégration de Maliens en Libye ?
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Le dernier refoulement de Maliens de la Libye remonte au mois d’août dernier. Une forte violence anti-noire s’est emparée du pays du guide, provoquant l’exode forcé de plusieurs milliers de Nigérians, Ghanéens, Nigériens, Tchadiens, soudanais et Maliens, tous dépouillés de leurs biens. A l’époque, Kadhafi était effectivement en tournée dans plusieurs pays Arabes.
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Nos compatriotes sont arrivés le lundi dernier à Bamako, à bord d’un Charter. Ils étaient très diminue, et fatigué par la faim.
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Nous nous sommes entretenus le même jour avec deux d’entre eux. L’un s’appelle Boubacar Sidibé, 23 ans et l’autre Mahamadou Sacko, 32 ans. Boubacar avoue qu’il est un sans papier, mais Mahamadou était en règle. Nos interlocuteurs révèlent que les Africains travaillent dur mais, de plus en plus, ils sont remplacés par des Egyptiens et des Tunisiens, notamment dans des grands hôtels à Tripoli. Ils sont donc appelés à faire de la place aux autres. Nos interlocuteurs témoignent sur de chasses à l’homme perpétrées par des jeunes libyens, avec la complicité des forces de l’ordre. Les autorités libyennes cherchent à se débarrasser des travailleurs clandestins. Sans papiers ou en règle, ils sont soupçonnés être en transit pour l’Europe.
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Mahamadou a du mal à admettre que la Libye est un pays islamique, à cause des humiliations qu’il dit avoir subi là bas. « Écoutez, moi j’ai quitté le Mali depuis 1997 et je suis également en règle il y a 4 ans de cela. J’ai été d’abord arrêté quand je venais du travail un soir de vendredi. Au début je croyais que j’ai commis un acte illicite. Je n’avais rien fait, mais le problème est que les Noirs ne sont rien aux yeux des autorités libyennes. Kadhafi est au courant de tout ce qui se passe dans son pays, car il a la meilleure sécurité d’Etat en Afrique. Ils m’ont conduit au commissariat, sans me demander quoi que ce soit. Ils m’ont ensuite conduit dans la plus grande prison ou je suis resté sans jugement pendant plus de trois mois. Personne n’est intervenu à ma faveur. Je n’ose même pas évoquer le nom de l’ambassadeur malien en Libye. Il est là-bas pour ses propres intérêts, en tout cas pas pour ceux de la colonie malienne… Avant d’être arrêté, j’avais pu économiser beaucoup d’argent, je me préparais pour l’Europe. Ils m’ont dépouillés jusqu’à dernier centime. Je m’en remets à Dieu. Mais je ne saurais terminer sans dire que la diplomatie malienne n’a pas sa raison d’être ».
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Quand à Boubacar, il ne parvient pas du tout à digérer les tortures dont lui et ses compatriotes ont été l’objet dans le grand désert. « J’aurais voulu raconter beaucoup de choses, mais je ne pourrais en ce moment. Parce que j’ai la rage, la haine et tout ce qu’une personne normale peut imaginer après tant d’humiliations. A Tripoli souvent, on te fait travailler sans pour autant te payer, et tu ne peux aller te plaindre nulle part. Cette attitude est connue de tous, ils nous prennent pour des esclaves… Tout compte fait je dois retourner encore en aventure, parce que tout simplement, le Mali n’aime pas ses fils, où qu’ils soient. Voyez-vous (il nous montre), je mourrai avec ces traces de violence sur mon corps. Ainsi va la vie ».
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Moriba Dabo
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