Vente d’esclaves en Libye : Le silence coupable d’IBK et de Mahamadou Issoufou

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Le président IBK et Issoufi

Depuis un certain temps, la question de l’esclavage refait surface en Afrique. Des sources concordantes font état de la vente d’esclaves en territoire libyen à la faveur des barrages que les Européens ont installés aux frontières de l’Europe pour empêcher les migrants africains d’atteindre cette Europe.

Il convient de rappeler que la traite négrière encore appelée  commerce triangulaire a dépeuplé le continent africain de 400 millions de bras valides. Les conséquences ont été fâcheuses pour le continent  africain. L’Afrique a perdu tous ses socles économiques. Mais, il faut dire que l’esclavage a finalement été aboli et qualifié de crime contre l’humanité. C’est dans ce contexte qu’il faut placer la Conférence internationale de Durban en Afrique du Sud. C’était en 2001. A cette conférence, l’esclavage a été unanimement  condamné par les participants. Même si le qualificatif de «crime» contre l’humanité n’a pas fait d’accord unanime.

L’on peut dire que nous sommes aujourd’hui à la phase de la problématique des dédommagements des pays victimes de cette horrible page de l’histoire de l’humanité.

Mais qu’en 2017, le même phénomène refasse surface, cela n’est pas simplement honteux, mais aussi et surtout insultant. Qui sont les vrais commanditaires de cet acte crapuleux qui a cours en Libye ?

L’on s’ait avant tout que les pays occidentaux en voulaient à Kadafi pour avoir refusé de livrer les richesses de son pays aux multinationales étrangères. Mouammar Kadafi a été victime d’une rage de guerre de la part d’une conglomération de puissances occidentales. La Libye a été bombardée de jours comme de nuits jusqu’à l’assassinat crapuleux du guide libyen.

Quatre (04) conséquences majeures apparaissent aujourd’hui aux yeux de tous:

– D’abord, la guerre en Libye a littéralement détruit toutes les infrastructures du pays, les stades, les hôtels, les maisons d’habitation, les usines, les champs pétroliers. Les morts se comptaient par centaines de milliers de libyens. Cet état de fait a fait de ce pays un noman’s land. En lieu et place de la paix, le pays est en état de guerre de factions contre factions.

Le gouvernement appelé «légal» par les pays occidentaux n’est vraiment pas maître du jeu. Le pétrole du pays est désormais à la mercie des multinationales occidentales qui ne jurent que par et pour les profits des sordides.

– La guerre en Libye a entrainé au Sahel une vague d’insécurité, d’actes ignobles et peu recommandables aux 20ème et 21ème siècles. L’on peut dire sans risque de se tromper que les agresseurs occidentaux du peuple libyen sont à la base du terrorisme transsaharien avec comme conséquences immédiates de rébellion dans le septentrion malien, l’insécurité récurrente au Niger, au Burkina Faso, au Tchad. Les populations de ces pays font régulièrement d’objet d’attaques récurrentes, d’attentats, d’embuscades avec leurs cortèges de morts et de disparus.

– Pour y remédier, voilà le G5 Sahel germer dans le désert et monter de toutes pièces avec le soutien sans faille des pays occidentaux avec en première ligne la France. Elle secoue tous les cocotiers pour le fonctionnement de cette force conjointe regroupant le Mali, Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie. On peut simplement dire que les Occidentaux ont fait la guerre à la Libye pour porter atteinte à notre dignité d’homme. Qu’ils cherchent à financer le G5, c’est joué aux pyromanes, aux sapeurs-pompiers. C’est vraiment là un crime contre l’humanité.

– L’Europe n’a pas fini de porter atteinte à notre dignité et à l’intégrité de nos territoires. C’est pourquoi elle a versé 2 millions d’euros dans les pays du Maghreb pour qu’ils érigent des barrages humains contre les immigrants vers les pays européens. Une façon de faire de ces pays maghrébins des gendarmes à la solde de l’Europe en vue de sa stabilité intérieure.

– Ce qui se passe donc en Libye (la vente des migrants comme esclaves)  a fait l’objet de condamnations de trois chefs d’Etat à savoir Alpha Condé de la Guinée Conakry en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall du Sénégal et Rock Marc Christian Kaboré du Burkina Faso. Mais à notre connaissance, Mahamadou Issoufiou du Niger et Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) du Mali n’ont rien dit. Pourquoi donc ?

Sans être dans les secrets de dieux, il y a fort à parier qu’ils évitent de fâcher la France qui soutient la cause du G5 Sahel non seulement en France, dans les pays européens et à la tribune de l’ONU. Mais c’est là une erreur historique car il est constant que la France n’a pas d’amis, mais qu’elle a des intérêts à défendre.

En œuvrant pour la mise en route de la force conjointe du G5 Sahel, la France entend protéger ses citoyens du terrorisme. Il y a là un faux calcul car tant qu’il n’y a pas de paix chez nous, la France ne peut se sentir en sécurité.

Edgard Pisani disait: «Une Afrique en charpie  est une menace pour la paix du monde ; une Afrique en construction est une promesse. Il est temps que le monde comprenne que son intérêt rejoint son devoir ; il ne peut pas ne pas venir à la rescousse de l’Afrique.»

Fodé KEITA

 

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