Sur le vif : Le test de la honte

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Décidemment pour lutter contre l’immigration, le président français Nicolas Sarkozy et ses cerbères ne reculent devant aucun excès. Et pour cela, ils sont prêts à innover. Tant que ça sert la cause. C’est ainsi qu’ils viennent de faire entrer la lutte contre les immigrés dans l’ère de la biotechnologie avec l’adoption de l’analyse ADN pour vérifier la filiation des candidats au regroupement familial. rn

L’initiative a été pompeusement parrainée par le député UMP Thierry Mariani ; mais personne n’est dupe quant à l’identité du véritable père. En avouant lors de son intervention télévisée (sur TF1 et France 2) ne pas être choqué par le test ADN, Nicolas Sarkozy a prouvé que c’est lui qui en est l’inspirateur et que le pauvre député ne joue que le rôle, visiblement commode en cette circonstance, de marionnette. On peut compter sur l’hôte de l’Elysée pour durcir davantage les conditions de l’immigration parce qu’il n’est pas inutile de préciser qu’entre 2003 et la dernière loi, il avait fait voter quatre textes en tant que ministre de l’Intérieur. Et à chaque fois, devant les tollés, il jurait la main sur le cœur que la solution radicale.

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Ce qu’il y a de choquant dans l’adoption de l’ADN, c’est qu’elle est contraire aux lois françaises, notamment celles sur la bioéthique votées par les amis de Sarkozy en 2004, qui interdisent formellement, hors cadre judiciaire,  l’utilisation des tests ADN hors des limites de la recherche scientifique ou médicale. Connaissant le peu d’entrain qu’ils manifestent à accueillir les immigrés, des têtus qui ont pu trouver parade à tous les obstacles essaimés sur leur parcours et qui ont bravé tous les interdits, on peut conclure que le président Sarkozy a décidé de criminaliser sa nouvelle approche de l’immigration.

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En effet, le test de l’ADN présente de facto les candidats au regroupement familial comme de vulgaires bandits à qui incombe le devoir de prouver les liens de sang qui existent ou comme de fraudeurs potentiels. Or, à ce jeu là, on peut avoir la faiblesse d’esprit de penser que Sarkozy aurait pu éviter de creuser ce dernier piège. Lui le fils d’immigré ; lui le père d’une famille recomposée. Parce que cet ultime obstacle qu’il dresse sous la forme d’un test ADN, on peut parier que lui n’aurait pas pu le franchir.

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En tous cas pas allègrement. Imaginons-le un seul instant en train de vouloir procéder à un regroupement familial. Il aurait eu toutes les difficultés du monde à adopter les deux filles de Cécilia qui sont pourtant membres de sa famille. Nous n’irons pas jusqu’à demander, comme cette généticienne française, qu’il fasse son test ADN parce que dit-elle « on n’est jamais sûr de son père », mais il connaît les limites de sa nouvelle loi.

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Ce qui est gênant dans cette affaire, c’est le silence assourdissant des dirigeants africains. Pas une seule voix pour s’interroger sur le bien fondé d’une législation qui privilégie les Africains comme cible.

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Elhadj TBM

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