Sita et ses trois enfants à l''hôtel depuis neuf ans

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À Aubervilliers, plus de vingt familles maliennes sont logées dans un établissement insalubre.
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rnDÉRANGÉE, la nuée de cafards dissimulés sous le minuscule poste de télévision s”égaille dans toutes les directions. Sita, 33 ans, ne les voit même plus. Originaire du Mali comme les 23 autres familles de l”Hôtel Marceau d”Aubervilliers, la jeune femme est arrivée en 1998 dans cette banlieue de la Seine-Saint-Denis. Nés ici, ses trois enfants de 7, 5 et 2 ans ont tous grandi dans cette chambre de 8 mètres carrés reléguée au fond d”une cour.
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rnÀ quelques jours de la fin des vacances, Mariam, son aînée, et ses deux petits frères regardent la télévision, sagement assis sur le lit. Faute de place, il n”y a ni fauteuil, ni chaise. Le lit lui-même repose sur de grosses boîtes de conserve. « Comme cela, on peut ranger des choses dessous. On a tellement peu de place », explique Sita.
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rnAvec son mari, ils sont donc cinq à occuper ce minuscule espace insalubre. Au plafond, l”humidité a couvert la peinture de traces noires. « Quand il pleut, ça coule au-dessus du lavabo », explique Sita en désignant des traînées un peu plus saumâtres, à quelques millimètres d”une prise électrique. Le lavabo lui-même est soutenu par des étais en bois tandis qu”un gros pot de fromage blanc accueille l”eau qui fuit. Comme Sita, ils sont plus de 70 résidents de l”Hôtel Marceau à endurer des conditions de vie et d”hygiène indignes, dont plus de 45 enfants, tous nés sur place.
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rnSituation bloquée

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rnOriginaires de la région de Bamako au Mali, certaines familles ne disposent même pas d”un lit par personne et toutes n”ont pas de chauffage. Dans certaines chambres, la forte odeur de pétrole confirme la présence d”un appareil d”appoint. Une hérésie en matière de sécurité incendie mais une obligation pour ces familles privées d”électricité tout l”hiver l”année dernière. Réclamant l”amélioration des lieux, les résidents ont en effet cessé de payer leur loyer de 335 euros par mois, tout en versant les sommes sur un compte bloqué. Le propriétaire de l”établissement, en représailles, a alors retiré le compteur avant de couper aussi… l”eau courante. Sita et son mari gagnent 2 000 euros par mois mais ne trouvent pas de logement social.
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rnEux sont en situation régulière, ce qui n”est pas le cas de toutes les familles. Pourtant, tous travaillent. Embarrassée, la municipalité d”Aubervilliers s”apprête d”ailleurs à se substituer au propriétaire défaillant et devrait bientôt lancer des travaux. Mais elle attend pour cela l”aide des services de l”État. « Nous ne savons pas où héberger les résidents durant les travaux », confesse ainsi Roland Taysse, le directeur de cabinet du maire. Une façon de dire que la situation est bloquée.

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lefigaro.fr

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J.-M. P..  Publié le 07 novembre 2007

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Actualisé le 07 novembre 2007 : 07h38
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