Séminaire parlementaire sur la gouvernance de la migration

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Photo à titre illustratif

L’assemblée nationale, le ministère des Maliens de l’extérieur, l’organisation internationale de la migration, et la fondation Frédéric et Bert à table pour deux jours de réflexion pour diminuer la migration irrégulière et ses inconvénients. L’objectif attendu est l’élaboration d’une feuille de route pour une meilleure implication des parlementaires dans la gouvernance de la migration.

Durant deux jours, les 17 et 18 octobre 2017, l’hôtel Radisson blu de Bamako servira de cadre à ce séminaire parlementaire autour de la gouvernance de la migration, initié par l’Assemblée nationale du Mali. L’ouverture des travaux a été présidée hier mardi par l’honorable Cheick Tahara Nimaga, représentant le président de l’Assemblée nationale, en présence du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Dr Abdrahamane Sylla, du représentant de l’organisation internationale de la migration, Bakary Doumbia,   de celui de la Fondation et Friedrich Ebert, Philipp M. Golgberg, et de la présidente de la commission Affaires Etrangères de l’assemblée nationale, l’honorable Diallo Aissata Touré.

La migration est un phénomène naturel et universel, et aucun pays du monde n’échappe à cette pratique, car tout le monde à quelque part migré dans le temps. Disent les spécialistes en la matière. Aujourd’hui, face aux effets du changement climatique et les mouvements politico-sécuritaires, le phénomène prend une autre allure. C’est bien pour réglementer le cas de notre pays, que la représentation nationale organise ce séminaire qui revêt d’une importance capitale.

Dans son allocution, l’honorable Cheick Tahara Nimaga, représentant le président de l’Assemblée nationale du Mali, s’est dit très heureux de prendre part à cette cérémonie, à la place du président en mission hors du pays. Selon lui, ce genre de séminaire est d’une importance capitale pour notre pays, hériter de grands empires, de grandes civilisations, et de grandes cultures d’échanges, le Mali de part sa situation géographique particulière, et la diversité de ses relations socioculturelles, politico-économiques et de coopération, reste un espace de mobilité, de brassage et d’intégration des populations d’origines diverses. Cette situation a fait du Mali, un pays de forte tradition migratoire : une vielle terre d’émigration, un espace de transit et un pays de destination. Il a aussi laissé entendre que l’immensité de notre territoire, 1 121 238 km2, et les 72 000km de frontières qu’il partage avec la Mauritanie, l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Sénégal, et la Guinée Conakry, font de lui un espace très ouvert au transit des migrants de plusieurs pays d’Afrique Occidentale et Centrale. L’honorable Nimaga n’a pas aussi oublié la forte démographie du pays, en pleine croissance, le Mali compte une population de 14 528 662 habitants, à actualiser. Au regard des dynamiques migratoires maliennes, ce qui retient l’attention est surtout le nombre important des Maliens vivant à l’étranger. Estimée à plus de 4 millions de personnes, la communauté malienne se caractérisé par sa forte structuration et sa capacité de mobilisation pour la cause nationale. Les relations de la diaspora malienne avec la patrie, sont intenses et variées et se matérialisent par des transferts de fonds importants, estimés à 431 milliards de FCFA en 2012, et de nombreuses compétences e ressources humaines. En plus de l’entretien des familles au pays, les associations de migrants et leurs partenaires participent à la mise en place d’infrastructures  de base dans les localités de départ. A dit le représentant du président de l’Assemblée nationale du Mali.

Il dira encore que ce n’est pas tout, qu’au-delà de ces aspects, qu’il convient de noter que les raisons de la migration sont diverses et qu’elles se justifient pour l’essentiel par la pauvreté, l’insuffisance d’opportunités d’insertion professionnelle, entre autres.

Il dénote que ce sont ces difficultés qui ont conduit bon nombre de nos jeunes et ceux des pays voisins à emprunter les voies de l’immigration irrégulière, qui s’est accélérée ces dernières années et a pris des proportions dramatiques. Le phénomène de la migration irrégulière, à cause de son ampleur, inquiète tous les pays, c’est pourquoi, il a au nom du président de l’Assemblée nationale, et des membres du bureau de la conférence des présidents salué la tenue de ce séminaire sur un thème si d’actualité.

Signalons enfin qu’au terme de son discours, qu’il a rappelle la politique nationale de Migration élaborée par le gouvernement du Mali (PONAM), adoptée le 03 septembre 204 ; qui s’articule autour de deux volets essentiels : la gestion des migrations dans le  cadre des normes internationales, la volonté de mettre en lien la migration et le développement, créer des emplois dans les principales zones d’émigration du pays, afin de fixer les populations sur leur terroir d’origine et maintenir les liens sociaux existants. Et ce n’est pas tout pour cette politique nationale de la migration, elle comprend bien d’autres chapitres qui organisent la migration, pour le bonheur des populations désireuses de migrer. Ce document est disponible sur le territoire national.

A la suite de l’honorable Cheick Tahara Nimaga, le représentant de la Fondation Friedrich Ebert, Philipp M. Golgberg, tout comme son devancier s’est dit aussi heureux d’être associé à ce séminaire parlementaire, consacré à la gouvernance de la migration, qui constitue l’étape clé de l’élaboration d’une feuille de route pour une meilleure implication des parlementaires sur cette question. Il a profité de l’occasion pour rappeler que sa fondation porte le nom de l’ancien premier président démocratiquement élu d’Allemagne, Friedrich Ebert, syndicaliste et homme politique. Elle intervient au Mali depuis bientôt 50 ans. Elle a pour principaux partenaires, les parties politiques partageant les valeurs de la société civile avec en l’occurrence les organisations des médias, des femmes, et des jeunes. Friedrich Ebert Stiffung, en tant que fondation politique, est persuadée qu’il est nécessaire aujourd’hui d’avoir une vision basée sur les droits humains et la solidarité pour une migration et une mobilité globalement équitables. Nous avons donc conçu 10 messages pour un changement de perspective sur la migration et la mobilité. Monsieur Philip M. Golgberg dira que les gens ne décident pas de quitter leurs pays sans raison. C’est bien souvent en quête d’un avenir meilleur et pour subvenir aux besoins de la famille du pays. Aussi les crises politiques, l’inégalité répartition des richesses, les conflits, le changement climatique sont quelques facteurs de départ. Il est sûr et convaincu que l’Assemblée nationale malienne peut jouer sa partition dans la résolution de ce fléau. C’est pourquoi, Friedrich Ebert a accepté de s’associer à cette activité dans sa logique de partenariat avec l’Assemblée nationale qui date de plusieurs décennies.

Quand au ministre des Maliens de l’Extérieurs et de l’Intégration africaine, le Dr Abdrahamane Sylla, il a dit que ce séminaire se tient à un moment particulier, il se tient juste après les concertations nationales sur la migration tenues les 15, 16 et 17 septembre dernier. Elles ont été un moment très fort, dont les conclusions qui y seront sorties, aideront beaucoup à la mise en place d’un document national sur la migration. Selon le ministre Sylla, la mobilité humaine est un fait marquant de ce siècle, et tous les peuples du monde ont quelque part migré. Pour nos Etats, il est un phénomène positif, en ce sens qu’on organise le secteur, car il développe la culture universelle à travers le brassage entre les humains. Le ministre regrette la disparition des milliers de jeunes dans le Sahara, et dans l’océan en tentant de rejoindre l’Europe. Face à cette problématique inquiétante, le gouvernement du Mali s’est attelé très tôt à mener des réflexions pour mettre en place un document sur la migration.  Tout comme le représentant de l’Assemblée nationale, le ministre appuie à son tour qu’en matière de la migration, que le Mali n’est pas seulement un pays de départ, il est aussi un pays de transit, et un pays de d’accueil. Car à ses dires, plus de 500 000 étrangers vivent au Mali, sur les sites d’orpaillages. Abdrahamane Sylla a profité également pour informer l’assistance que le gouvernement du Mali est encours d’élaboration d’une politique incitative de retour au pays des migrants, en mettant à leur disposition des moyens et espaces d’investissement, le tout accompagné de la création d’emplois pour retenir les jeunes, candidats à la migration. De 2014 à nos jours, plus de 900 emplois ont été crées grâce aux efforts du gouvernement du Mali, aussi, des fonds existent déjà pour soutenir le retour des réfugiés, et les réinsérer dans des emplois sociaux-professionnels, après leur retour.

Les mesures du gouvernement à arrêter la migration irrégulière, outre la sensibilisation, sont entre-autres selon le ministre, le déploiement des éléments de contrôle au niveau de tous les frontières du Mali, pour surveiller le passage. A cet effet, il a arrêté certains responsables des passeurs de migrants, pour le mauvais traitement humain. Ces derniers sont déjà en incarcération à Bamako.

De ce séminaire, le chef du département des maliens de l’extérieur attend que les 3 jours de réflexions nourrissent des idées pour trouver des solutions nouvelles, en plus de celles existants, pour mieux faire face à ce fléau dans notre pays.

Ibrahim Kalil TOGOLA

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