Pour sa troisième édition, une mission du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a procédé, le 10 janvier 2011, au lancement d’une vaste campagne d’information et de sensibilisation des populations de Kidal sur les risques de la migration irrégulière. La mission était conduite par le Colonel Saidou Goundourou. Il était accompagné de M. Hassane Sidibé de la Direction générale des Maliens de l’Extérieur.
La migration irrégulière, comme l’a souligné le Gouverneur de Kidal, Yaya I. Dolo, dans son discours d’ouverture, préoccupe à plus d’un titre les plus hautes autorités de notre pays. Ce sont toutes les autorités politiques et administratives, en plus des populations, des associations et ONGs de Kidal, qui ont pris part à toutes les manifestations marquant le démarrage de la campagne de sensibilisation et d’information sur les risques de la migration irrégulière. Organisée par le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine et ses partenaires, cette troisième édition de la campagne de sensibilisation et d’information, a souligné le Colonel Goundourou, coïncide avec le Cinquantenaire de notre pays.
Dans son exposé, le conférencier Hassane Sidibé, a tout d’abord défini les migrations comme étant un fait, un courant nécessaire et caractéristique de la vie moderne. Selon lui, chacun s’accorde à reconnaître l’apport significatif des migrants au développement des sociétés. Cependant, a-t-il souligné, le flux ininterrompu de migrants en situation irrégulière, leur facile exploitation et l’association de la migration irrégulière à des réseaux de trafic illicite ou de traite des personnes sont des sujets d’inquiétudes permanentes pour la communauté internationale.
Hassane Sidibé a, ensuite, rappelé que l’objectif de la campagne, pour le département est, d’une part, de protéger notre jeunesse, par la prévention contre les risques de la migration irrégulière, dont les conséquences néfastes sont incalculables pour toute la société, et, d’autre part, de multiplier les actions tendant à améliorer les possibilités de migration légale, dans le cadre de programmes de travail négociés avec nos partenaires. D’autres actions sont menées pour promouvoir le développement des zones de départ des migrants.
Toujours selon le conférencier, la campagne de lutte contre la migration irrégulière se déroule dans le contexte plus vaste de la gestion migratoire, propre à protéger ceux qui en ont véritablement besoin et à garantir leurs droits, ainsi qu’à multiplier les actions tendant à améliorer les possibilités d’immigration légale, essentiellement dans le cadre de programmes de travail réglementés.
Hassane Sidibé a donné les éléments de lutte contre les migrations irrégulières comme étant, entre autres, un code juridique approprié et une réponse adaptée aux problèmes posés par les passeurs clandestins et les trafiquants; une amélioration des moyens d’enquêtes et un renforcement de la coopération régionale; une amélioration de la gestion aux frontières et avant les frontières; de meilleurs documents personnels pour les migrants; des titres de voyage et documents destinés à une utilisation interne, y compris une limitation des possibilités de travail clandestin et, enfin, la mise en place de filières de migrations légales, aménagées et bien gérées, propres à alléger les pressions qui pèsent sur l’émigration.
Pour terminer, le conférencier dira: «l’objectif de la campagne ne vise pas à empêcher nos compatriotes d’aller là où ils souhaiteraient s’établir et travailler, mais, à travers l’information et la sensibilisation, à ce que l’intégrité physique de nos compatriotes soit respectée. Cela ne peut se faire si les candidats potentiels au départ ne se mettent pas, au préalable, dans un cadre légal ».
Cet exposé fut immédiatement suivi par plusieurs contributions et réactions des participants. A l’exemple de celle du Commissaire de police de la place, qui s’est défendu en déclarant que la police ne s’occupait que des laissez-passer et des passeports. Malheureusement, s’est-il lamenté, les migrants ne passent pas par Kidal. 90% du flux migratoire passe par Inalit, où la police n’est pas présente.
Le lancement de la campagne de sensibilisation a été marqué par de nombreuses autres manifestations. Celles-ci se sont terminées par une soirée dansante animée par un groupe de jeunes de Kidal.
Pierre Fo’o Medjo