Le régime de Sarkozy n’est décidément pas à confondre avec l’extrême-droite, dont il a pourtant récupéré les thèmes pendant la campagne électorale présidentielle. Une preuve : les tests ADN ne seront appliqués qu’aux pays (surtout africains) dont l’état-civil sera douteux. Cette application ne sera qu’un essai, aux frais de l’Etat français, à la demande de l’intéressé qui y gagne de voir son dossier avancer plus sûrement et plus rapidement. La corruption, ce stigmate de notre économie, n’a-t-elle pas été suffisamment dénoncée par les bailleurs de fonds, dont la France ?
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Et Sarkozy n’est-il pas le premier président français à dénoncer la Françafrique, ce symbole de la domination des corrompus ? Malgré donc ses propos dérangeants à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, dans le projet de loi préconisant le recours à l’ADN, son but est trop clair pour qu’on lui prête des réflexes nazis. Le Mali a voulu introduire la même méthode de fichage, dite biométrique, pour l’établissement des cartes d’identité nationales. Etait-ce, de la part d’Alpha Oumar Konaré, un penchant pour les procédés nazis ? Sûrement pas.
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Cependant nul n’ignore l’intérêt qu’il y a, pour le gouvernement d’un pays pauvre, à bien maîtriser la liste des contribuables, et, pour nos démocraties fragiles, l’importance de listes électorales fiables. Mieux vaut donc, en ce qui nous concerne, relever le défi de la lutte contre la corruption, avec le Vérificateur général et le Procureur Sombé Théra, que de sombrer dans une dénonciation démagogique de la loi anti-fraude des Français.
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Ibrahima KOÏTA
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