Regards sur les migrants : Quelques lignes sur le contexte migratoire malien

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La migration est depuis toujours, une tradition ancrée dans la culture des populations maliennes. En effet Considéré jadis comme un pays de départ, le Mali est aujourd’hui un pays de transit par excellence pour bons nombres de candidats à l’immigration vers les pays d’Europe et, d’autre part le pays est aussi une destination pour de nombreux étrangers qui viennent s’installer pour travailler. Aussi, La situation socio économique du pays, a contribué considérablement à la grande mobilité de ses habitants, car étant enclavé, avec une croissance démographique élevée, une économie essentiellement rurale (dominée par le secteur informel) et Également, avec des efforts d’ajustement et de reformes qui n’ont pas encore eut d’impacts positifs notamment, dans le domaine de la création de la richesse et de l’emploi.

 

 La sècheresse et l’avancée de la désertification ont été à la base d’un mouvement de population du nord désertique vers le sud du pays où les conditions de vie sont favorables. Cette concentration de populations déplacées a provoqué une pression insupportable sur les ressources naturelles des régions du sud notamment, celle de Sikasso et la partie sud de la région de Kayes. Elle a entraîné du coup une compétition entre les populations autochtones et les nouveaux arrivants, autour des ressources foncières et pastorales avec les inévitables risques de confrontations. Aussi ces populations sont en majorité jeunes et rurales, qui manquent de perspectives d’emplois dans leur localité, et qui se déplaçant dans un premier temps vers les centres urbains avant d’envisager dans un second temps, une expatriation en dehors des frontières nationales à la recherche d’une vie meilleure. La migration apparaît alors comme une alternative pour les individus et leurs communautés familiales et villageoise face à la crise du développement aggravée par le manque de perspectives au niveau local et national. Par ailleurs, malgré leur effet bénéfique sur les taux de croissance, les programmes d’ajustement structurel (PAS), à travers des recrutements dans la fonction publique d’Etat, ont largement contribué à la mise sur le marché de l’emploi, des migrants potentiels, d’un nouveau genre qui sont nettement plus qualifiés que les anciens.

Ces nouveaux migrants sont ainsi, plus dans une logique de migration d’installation, que de migration circulaire. A partir de 1991, avec l’avènement de la démocratie, les autorités maliennes ont manifesté une forte volonté politique de gestion du phénomène migratoire, en créant notamment le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Cette volonté a été concrétisée par de nombreuses actions mais qui sont restées isolées les unes des autres. Ainsi le cadre institutionnel de gestion du phénomène migratoire est assez bien fourni et de nombreux accords régionaux et internationaux relatifs à la migration ont été ratifiés. Malgré tous ces efforts, les maliens crient toujours au scandale. En effet nombreux sont ces maliens qui jouent pourtant des rôles très importants dans le développement du pays, car, envoyant régulièrement de l’argent dans le pays et construisant divers infrastructures routières, sanitaires et éducatifs qui, ont aujourd’hui le sentiment d’être très peu protégés et sécurisés. Dans le même contexte, le nombre d’immigrants en transit au Mali et leurs conditions de vie socio-économiques ne sont pas étudiées en détail. Ces différentes situations rendent difficile le contrôle et la gestion du phénomène migratoire au Mali. Ainsi, le gouvernement malien en collaboration avec ses partenaires, a mis tout récemment en chantier une politique nationale de migration pour que le phénomène migratoire soit plus géré et valorisé que subi. Par ailleurs, il est nécessaire de s’attaquer aux contraintes structurelles de l’offre d’une main d’œuvre qualifiée. Il est également nécessaire de commencer à aborder la mobilité comme un élément intrinsèque du processus de développement dans l’élaboration des politiques publiques, pour tirer profit des avantages espérés de la migration.

 

 

                            Par Mahamane A. Touré « Hamane »


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