Plus de 8 000 Maliens rapatriés à travers le monde, pour un cout estimé environ à 600 000 000 de FCFA. Voilà en gros l’effort financier consenti par le gouvernement du Mali, dans le cadre des opérations de rapatriement des Maliens en situation de détresse sur des sols étrangers. L’information a été donnée par le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Yaya Sangaré, à la faveur d’une conférence de presse animée à son département le lundi 5 février.
En effet, la migration devient de plus en plus préoccupante pour les autorités des pays en voie de développement.
Révèle le ministre Sangaré, les statistiques officielles montrent que l’effectif des Maliens établis à l’étranger est estimé à environ 4 000 000 d’âmes. Sur ce total, il dira que les deux tiers résident en Afrique.
Selon lui, conscient que la migration est à la fois, une opportunité et un défi, le Mali a adopté en septembre 2014 la Politique Nationale de Migration (PONAM), afin de faire de la migration, un atout pour son développement.
Entrant dans le vif de l’objet de la rencontre, il a souligné que le gouvernement du Mali, du 1er janvier au 31 décembre 2018, a rapatrié plus de 8 000 Maliens dans le monde. Cela, explique-t-il, à travers la mise en place d’un fonds appelé ‘’Filet Social’’. « Ce qui fait de 2018, une année record en matière de rapatriement des Maliens en situation de détresse » a-t-il déclaré, tout en précisant que l’Etat malien a injecté près de 600 000 000 FCFA dans le cadre des opérations de rapatriement des Maliens en situation de détresse à travers le monde.
Toujours dans ce chapitre, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a clairement indiqué que le Gouvernement à travers son département a déjà programmé le retour volontaire et en toute sécurité des familles maliennes, au nombre de 300 personnes dans le bassin du Lac Tchad.
Par rapport à l’organisation et la facilitation de la migration légale, il dira que son département a travaillé avec les autorités marocaines pour élaborer une convention sur la migration circulaire. Cela permettra aux jeunes maliens, poursuit-il, d’aller au Maroc pour occuper des emplois saisonniers en milieux ruraux et également bénéficier de formation dans des domaines spécifiques. « La signature de cette convention est prévue en marge du Forum de Bamako sur les migrations, les 21,22et 23 février à Bamako » a-t-il précisé.
Concernant la réinsertion des migrants de retour, il a mentionné, que le budget spécial d’investissement (BSI) a permis la réinsertion de près de 600 migrants dans le secteur d’Agriculture (l’élevage, l’aviculture, le maraichage, la pisciculture), de la formation et 1200 migrants de retour, appuyés par le ministère en charge de l’Emploi, et des partenaires étrangers.
Par ailleurs, il a indiqué, que le Mali a soumis auprès de l’Union Africaine l’initiative de la création du Centre Africain de recherches et d’Etudes sur la Migration à Bamako. «L’accord de siège sera signé en marge du prochain sommet de l’UA » a-t-il déclaré, tout en révélant que la diaspora malienne a apporté en 2017, la bagatelle somme de 530 milliards de FCFA au pays.
Plus loin, l’occasion a été saisie par le ministre Sangaré d’annoncer que le Mali a participé à la cinquième conférence ministérielle du cadre de dialogue Euro-Africain sur la migration et le développement.
Par Jean Joseph Konaté