C’est finalement hier mardi, aux environs de 7 H que la cent trentaine de Maliens en provenance de la Libye à bord d’un vol spécial, ont atterri à l’aéroport international de Bamako Sénou. Ils étaient annoncés à 19 H, le lundi, venant de Benghazzi et de Djerba, de sources bien informées. Un premier contingent de Maliens de Libye étaient arrivés, dimanche. A ce mercredi, ils sont environ 134 migrants, à fouler le sol du bercail. Mais ce n’est qu’une infime partie de nos compatriotes vivant en Libye.
Au dernier recensement administratif à vocation électorale et d’état civil, (Ravec), ils sont plus de 9000 Maliens à être recensés. Ce nombre est cependant loin de la réalité qui va au-delà des 10 000 à 15 000 personnes. La preuve que le gouvernement a encore du pain sur la planche, car les 134 qui sont effectivement arrivés à Bamako, ne représentent que la partie visible de l’iceberg. Le gouvernement à travers les ministères des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et de la Coopération internationale doit continuer l’activité minutieuse de localisation et de regroupement des Maliens au pays du Colonel El Kadhafi, où qu’ils se trouvent.
Le climat qui règne dans ce pays a sans doute provoqué une dispersion des nôtres qui sont allés dans tous les sens, pris de panique. Les ministres Badra Aliou et Moctar Ouane, ne doivent plus lésiner sur les moyens, il est question de Maliens dont les vies sont en danger. Plus de 800 Maliens se trouveraient présentement à l’Ambassade du Mali à Tripoli, attendant d’être rapatriés.
Avec ces premiers contingents, l’évacuation des Maliens en détresse en Libye vers le Mali est sans doute entrée dans sa phase active. Selon nos sources, cette opération de rapatriement est rendue possible grâce à une synergie d’action entre le Gouvernement, les Ambassades du Mali à Tripoli, à Alger, à Tunis, au Caire et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM).
Quand les événements de la Libye ont éclaté, « les missions diplomatiques et consulaires du Mali à Tripoli, à Alger, au Caire et l’Organisation Internationale de Migration (OIM) travaillent étroitement au quotidien avec le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine dans le cadre de la collecte et la centralisation des informations relatives à la situation des ressortissants Maliens. Aussi, un Comité interministériel de veille a-t-il été mis en place au niveau du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale », apprend-on de sources proches du dossier.
Ledit Comité regroupe les ministères des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, des Industries, de l’Investissement et du Commerce et du Développement Social. Il s’attèle à l’organisation de l’évacuation des Maliens en détresse. Le retour des 800 Maliens se trouvant à l’Ambassade du Mali à Tripoli parait prioritaire pour le Comité qui tient régulièrement des réunions. Il a proposé ce lundi 28 février, le renforcement de l’effectif de l’Ambassade du Mali à Tripoli afin de promouvoir son efficacité sur le terrain.
L’Ambassade est chargée d’identifier des points de regroupement des Maliens en vue de leur rapatriement. « Pour des raisons géographiques, nombreux sont les ressortissants maliens qui s’acheminent actuellement vers l’Egypte et l’Algérie. Afin de leur offrir un accueil de qualité, l’Ambassade du Mali au Caire a pris des dispositions idoines. Le Comité interministériel, de son côté, poursuit étroitement les contacts avec l’OIM dans le cadre du rapatriement des Maliens », indiquent nos sources.
Boukary Daou
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