Le Programme assistance au retour volontaire et à l’intégration aux migrants échoués en Libye et au Maroc, plus connu sous le nom de "Programme LIMO" est une initiative de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lancée en 2009. Elle vise à aider 2 250 migrants (essentiellement des Maliens et Nigériens) échoués en Libye et au Maroc, à rentrer volontairement dans leur pays. Après 16 mois de mise en oeuvre, les différents acteurs impliqués ont décidé de se pencher sur le bilan et les perspectives de cet important programme humanitaire.
C’est l’objet de l’atelier régional qui s’est tenu dans notre capitale, hier et qui a vu la participation de tous les acteurs impliqués dans ce programme multiacteurs et multidisciplinaire.
En effet, l’atelier a vu la présence du Représentant régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Abye Makonnen, le représentant de l’Union européenne, Richard Hands, le Délégué général adjoint des Maliens de l’extérieur, Dianguina dit Yaya Doucouré, des personnels techniques de l’OIM, des membres de la société civile ainsi que des migrants ayant bénéficié du programme.
Sans doute, il devait permettre à ce beau monde de capitaliser les résultats dudit programme et alimenter la réflexion de chaque acteur sur son rôle dans le cadre d’une stratégie nationale et régionale commune.
Car, il est clair qu’aussi bien le phénomène migratoire clandestin que les efforts pour le juguler s’inscrivent dans le cadre d’une approche globale.
C’est pourquoi dans son intervention lors de la cérémonie d’ouverture, le représentant de l’UE, Richard Hands a souligné que "cette conférence doit ainsi s’inscrire dans une réflexion commune et plus particulièrement dans une recherche de durabilité et de pérennisation des efforts entrepris". Cela, a t-il ajouté parce que "cette approche devait permettre d’optimaliser l’efficacité des différentes mesures prises pour lutter contre l’immigration clandestine et faciliter ainsi une réintégration harmonieuse du migrant".
Pour sa part, le Représentant régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Abye Makonnen, a rappelé que "le mécanisme du retour volontaire et de la réintégration (AVVR) est un des services principaux de gestion de la migration proposés par l’OIM. Les programmes AVRR sont conçus afin d’offrir une alternative humaine et durable aux migrants vulnérables qui demandent l’assistance de l’OIM pour rentrer dans leur pays d’origine".
Dans son intervention, il est revenu sur la situation des migrants dans les pays de transit : "au Maroc et en Libye, ils survivent en majorité d’activités informelles et de mendicité en marge des grandes villes, dans des conditions de grande précarité et de vulnérabilité. De plus, dans un tel contexte, ils sont exposés à de nombreuses maladies infectieuses comme le Sida et la tuberculose". Il a lancé un appel à l’endroit des divers intervenants pour être plus regardants sur la question de ces migrants échoués et a plaidé pour la poursuite de la phase réintégration du programme. "Dans un monde tourmenté par la crise économique, il est plus que jamais nécessaire de répondre aux besoins des migrants les plus vulnérables échoués dans des pays de transit et qui se trouvent dans l’incapacité de retourner dans leur pays d’origine. En cela, les programmes de retour volontaire et de réintégration doivent être poursuivis et plus particulièrement, la phase réintégration doit être appuyer de manière constante" a-t-il lancé.
Notons que l’atelier, qui a duré une journée, a été dominé par diverses communications sur plusieurs thèmes comme les résultats du programme LIMO présentés par Michele Bombassei, Chef de la Coopération technique de l’OIM à Tripoli, l’importance du reseautage et de la société civile dans les pays d’origine, le rôle de la société civile dans les pays d’origine, le projet de stratégie nationale du Mali en matière d’accueil et d’appui à la réinsertion sociale et économique des migrants de retour et de transit etc.
Mamadou Lamine DEMBELE