Problématique de la migration : Les propositions de L’ADP/Maliba

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Le bureau de ADP-Maliba lors d'une conférence de presse

Depuis 2011, le niveau d’affluence de migrants vers l’Europe ne cessait d’augmenter, particulièrement en provenance des nouveaux foyers de conflits, la Syrie, la Libye, l’Irak, et plus tard le Mali.

Avec l’affaissement institutionnel et économique que notre pays a subi en 2012, dont l’occupation des 2/3 de son territoire national, des étrangers se sont appropriés, dans les zones hors du contrôle étatique, une quantité massive de cartes d’identité nationale maliennes, pour faciliter leurs voyages dans les pays de transit et de nouvelle destination.

Du 11 au 12 novembre 2015, sous les auspices du Conseil européen, un sommet international réunissant les chefs d’Etat ou de gouvernement européens et africains s’est tenu à La Valette pour analyser la problématique de la migration en vue de dégager les défis communs à relever et arrêter les mesures concrètes pour en juguler le flux.

Une déclaration commune et un plan d’action ont été adoptés, reposant sur cinq axes principaux :

– la lutte contre les causes profondes de la migration

– la facilitation des migrations et mobilités légales

– la protection des migrants et demandeurs d’asile

– la lutte contre la migration irrégulière

– la facilitation du retour et de la réadmission des expatriés en situation irrégulière en Europe.

Dans le suivi de la mise en œuvre des 16 mesures prévues dans le plan d’action, une série de dialogues de haut niveau avait été prévue au Mali, dont le premier s’est tenu dans le plus grand secret le 15 avril 2016, sanctionné par un communiqué commun, tout comme un deuxième le 11 décembre 2016 qui continue de provoquer en ce moment un grand tollé national.
Le communiqué du 15 avril 2016, convenu et rédigé en catimini, est d’une clarté sidérante : “Dans ce contexte, en ligne avec le plan d’action de La Valette, l’Art. 13 de l’Accord de Cotonou et les autres conventions internationales, les deux parties ont convenu de la nécessité de renforcer leur coopération dans ce domaine [retour, réadmission, réintégration] tels que l’identification des personnes en situation irrégulière y compris par l’organisation d’une mission d’identification au 1er semestre 2016, et la délivrance en temps opportun des documents de voyage pour le retour. L’UE a rappelé l’importance de cet engagement mutuel consacré à La Valette et a rappelé sa disponibilité pour renforcer les capacités des autorités en la matière, y compris pour la réintégration durable des migrants, dans le respect et la dignité des personnes”.

C’est pour encourager et féliciter le gouvernement malien des efforts déjà consentis que 28,5 milliards de F CFA, puisés dans le Fonds fiduciaire d’urgence créé pour la cause au sommet de La Valette (d’une valeur de 1180 milliards F CFA), ont été mobilisés pour financer trois projets. Il est également prévu de financer d’autres projets dans le semestre en cours.

L’accord tel que conçu, le fonds tel que programmé, c’est sans doute les pièces d’or de Judas. Mais passons sur ce débat déjà bien évacué par le Premier ministre lors de sa dernière audition devant l’Assemblée nationale, où il a reconnu qu’une délégation malienne s’était déjà rendue en Allemagne pour tenir “nos engagements” dans le cadre de l’identification des présumés maliens sans papiers.

Dans un esprit constructif et en pleine conscience de notre bien commun, notre parti ADP/Maliba propose ici des éléments susceptibles d’être exploités et appliqués pour élaborer une digne et efficace politique publique en matière de migration.

Soucieux de la stabilité de notre pays et de la défense des intérêts de l’ensemble des filles et fils du Mali en général, et des Maliens de l’extérieur en particulier, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP/Maliba) recommande au gouvernement du Mali :

  1. De suspendre sa participation dans le processus de la mise en œuvre des engagements politiques du plan d’action de La Valette et ouvrir un dialogue national sur la politique malienne en matière de migration en vue d’un large consensus sur son contenu et une appropriation par les Maliens de l’extérieur.
  2. De remplacer la carte d’identité nationale par une carte Nina améliorée afin de rendre plus fiables et sécurisées les pièces d’identité malienne.
  3. De susciter la création d’une Banque d’investissement des Maliens de l’extérieur.
  4. De prendre des dispositions légales et réglementaires pour faciliter et protéger les investissements des Maliens de l’extérieur.
  5. D’arrêter des dispositions dans la nouvelle Constitution qui permettront aux Maliens de l’extérieur d’avoir des députés les représentant afin de prendre en compte leurs besoins spécifiques et rendre le Parlement plus représentatif de l’ensemble des citoyens maliens.
  6. De créer un Fonds national pour la réinsertion des Maliens de l’extérieur qui décident de leur retour volontaire au pays.
  7. De renforcer la coopération avec l’Union européenne sur la question spécifique de la facilitation de la migration légale et la régularisation des Maliens vivant sur le territoire européen.

Pour la mise en œuvre de ces recommandations, l’ADP/Maliba, en parfaite cohérence avec ses engagements politiques, est plus que disposée à apporter ses expertises de tous ordres, pour construire une nation malienne forte, respectée, unie et solidaire de sa diaspora.

Le président de l’ADP/Maliba

Honorable Amadou Thiam

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