Depuis mars 2010, le Gouvernement du Mali, à travers le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, s’est engagé dans un processus d’élaboration d’une politique nationale de migration adaptée aux dynamiques nationales, régionales et internationales.
Le jeudi dernier, plusieurs structures œuvrant dans le domaine de la migration ont pris rendez-vous au gouvernorat du District de Bamako autour du ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr. Badara Alou Macalou. Celui-ci n’a pas manqué de faire un rappel laconique de la phase opérationnelle de politique nationale de migration adaptée aux dynamiques nationales, régionales et internationales, engagée depuis le 18 février 2011.
On note, tout d’abord, l’élaboration d’une feuille de route qui définit le cadre global et la vision du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine par rapport à la mission; la publication d’une note méthodologique qui présente, conformément aux termes de référence et à la feuille de route, les objectifs, activités, étapes et stratégies opérationnelles assortis d’un planning détaillé.
De plus, d’importantes activités de synthèses bibliographiques, d’entretiens et de consultations ont été également réalisées. Les rapports sont en cours de rédaction. Les échanges engagés avec le département des Maliens de l’Extérieur et les autres acteurs concernés (y compris la société civile) ont permis respectivement de dégager la vision du gouvernement et les attentes spécifiques.
Le ministre Badara Alou Macalou de préciser que «l’élaboration de cette politique de migration requiert au niveau national, une approche participative qui associe l’ensemble des acteurs impliquées dans la gestion des questions migratoires. Le niveau de concertation et d’implication des acteurs en détermine toute sa réussite».
Avec le coup d’envoi, à Bamako, des journées d’échanges et de concertation se tiendront à travers toutes les régions du Mali. Elles visent à faire partager aux différents acteurs régionaux (autorités, collectivités, société civile) le point sur le processus d’élaboration de la politique nationale migratoire et de recueillir leurs contributions, afin de finaliser le document d’avant-projet. Et le ministre compte sur «une grande implication des acteurs régionaux dans le processus, des propositions d’orientations complémentaires et une prise en compte des spécificités régionales en matière de migration».
Il faut reconnaître que, malgré la volonté des plus hautes autorités de notre pays à mieux sécuriser et promouvoir la migration dans des normes légales, à valoriser les capacités humaines, financières, scientifiques et techniques de la diaspora, des problèmes demeurent. Parmi eux, la forte tendance à la migration exprimée par les jeunes comme une réponse à la crise de l’emploi; l’existence de nombreuses contraintes au développement des zones de départ du fait de la pauvreté récurrente, l’insuffisance des opportunités d’insertion des jeunes ; le contexte économique international difficile; la forte augmentation des reconduites aux frontières, les expulsions, les rapatriements forcés et souvent dans des conditions dramatiques. D’où l’importance de cette nouvelle politique.
Paul Mben