En effet, la question relative à l’immigration est un sujet qui aujourd’hui doit être traité et observé de façon très minutieuse car le phénomène est entrain de toucher d’innombrables hommes et femmes qui, désespérément cherchent à immigrer vers l’Europe et souvent au plus fort prix de leur vie. Ainsi nombreux sont ceux qui, étouffés par les souffrances du pays s’aventurent à la recherche du bonheur.
Il n’est un secret pour personne que l’accès au visa devient de plus en plus un sésame difficile à trouver. Alors, l’idée de partir par bateau traverse ainsi l’idée de plusieurs personnes dont la situation financière n’est pas aussi reluisante. Ils rêvent de traverser les frontières dans l’espoir de voir leur situation économique s’améliorer. Le refus de la délivrance de visa, le renforcement de la sécurité des frontières, amènent ces personnes à emprunter des routes qui sont des fois trop longues et dangereuses et dont la certitude d’arriver à destination est bien moindre.
Cependant, les raisons de ce phénomène sont souvent trop liées aux problèmes financiers de notre pays, au taux de chômage des jeunes très élevé. Beaucoup pour pouvoir échapper aux problèmes familiaux, à la misère, la faim sont autant de contraintes des conduisant à prendre le chemin du départ clandestin par le désert ou l’océan vers l’incertaine destination.
<< Les problèmes de famille étaient trop durs et la pression des parents insupportables. J’ai terminé mes études mais dans ce pays, trouver du travail est aujourd’hui devenu presqu’un exploit. Ce qui fait que malgré mes diplômes, je n’arrivais pas à avoir du boulot alors que le besoin était là. Etant le premier fils de la famille avec 8 frères et sœurs qui n’étaient pas très matures, de ce fait tous les regards étaient sur moi. J’ai décidé d’immigrer clandestinement car il n’est pas sans savoir qu’obtenir un visa devient de plus en plus difficile. Avec des amis, il y a 2 ans on a décidé de partir pour l’aventure. Les conditions de voyage étaient vraiment pénibles et dangereuses mais il fallait vraiment partir. Nous étions une centaine à vouloir nous en aller dans l’espoir d’améliorer nos conditions de vie manifestement misérables. On a dû affronter la faim, la soif et le froid. Je me souviens de cet affreux soir, un naufrage…seulement une cinquantaine d’entre nous ont pu être sauvés. Depuis lors, j’ai la chair de poule des frontières car je peux dire qu’on a échappé belle à la mort >>. Nous relate, les larmes aux yeux, Mohamed SYLLA.
Cette problématique concerne les hommes aussi bien que les femmes. Si certains fuient la pression familiale, la pauvreté, d’autres au contraire par amour sont prêts à l’impossible. C’est le cas de Amadou FOFANA de la trentaine, qui nous raconte son histoire :<<il y’a 6 ans, j’aimais énormément une fille et je voulais l’épouser mais ma situation financière ne me le permettait pas. Il me fallait payer la dote, avoir une location, pouvoir prendre soin de ma futur épouse… mais le mieux que je puisse dire ce que je n’étais simplement pas prêt financièrement. Les parents de la fille ne voulaient pas aussi donner leur fille à quelqu’un comme moi qui ne pouvait la donner même le nécessaire. C’est ainsi que pour pouvoir sauver cet amour, j’ai décidé d’aller à l’étranger dans l’espoir de trouver un boulot, de l’argent pour pouvoir vivre avec ma dulcinée. Pour pouvoir partir j’ai dû faire tellement de sacrifice, traversé le désert accroché à des camions comme des animaux, avec des risques très élèvés de n’être jamais arrivé en vie… mais le plus difficile c’était la vie en Europe, sans papiers ni boulot avec la constante peur d’être incarcéré et expulsé voilà comment nous vivions….âpres des nombreuses longues mois à errer et à chercher du travail, j’avais fini par avoir la chance d’être embauché dans un petit restaurant comme serveur. Petit à petit les choses ont commencé à aller mais le racisme, l’intolérance, le manque de social sont des choses à quoi j’étais constamment confronté. Cependant grâce à Dieu, j’ai pu m’en sortir et maintenant je suis rentré et j’ai ouvert un restaurant qui marche plutôt bien. J’ai épousé celle pour qui j’ai eu tant d’audace pour réussir et nous avons 2 enfants. Je peux dire que j’ai vraiment été chanceux et aussi je suis très heureux d’être retourné auprès des siens car ne dit-on pas que<< nul ne bien que chez soi>>.
Par ailleurs d’autres ayant fait plusieurs années à l’étranger, refusent tout simplement de rentrer car ayant abandonné leur vie qu’ils croyaient misérables, se sont retrouvé face à la dure vie de l’Europe, ce qui fait qu’ils ne parviennent pas à s’en sortir et à avoir la vie qu’ils espéraient. Avec la peur de n’être la rusée de la famille et des amis décident de galérer que d’être obligés d’affronter les rires sarcastiques et la déception de la famille. C’est le cas de Moussa Soumaré jeune homme d’à peu près 30 ans qui nous confie son expérience :<< je suis parti avec des amis il ya 11 ans alors que je n’avais que 19 ans. La situation à la maison était vraiment pitoyable, je ne supportais plus les larmes de ma maman et la faim de mes frères. Mais depuis mon arrivée, j’ai compris que ce pays n’est pas comme je pensais. J’ai eu des très douloureuses expériences et j’ai tenté en vain de trouver du boulot mais le destin avait décidé autrement. Jai fait plus de 8 ans mais rien n’allait. J’avais cessé d’appeler les parents car ça me faisait mal d’entendre combien ils comptaient sur moi alors que j’étais dans la pire des situations. Je ne voulais pas rentrer pour ne pas avoir cette humiliation. C’est comme ça que j’ai eu à voire toutes les couleurs, faim, soif et même la prison. Mais maintenant j’ai été expulsé et n’ai eu autre choix que de rentrer au pays >>.
Ce problème d’immigration clandestine est juste de nos jours un problème qui ne cesse de s’accroitre et reste un enjeu majeur pour nos autorités, car la plus part des immigrants sont des jeunes hommes et femmes qui cherchent désespérément à fuir la pauvreté étouffante du continent tout en se jetant très dans“ la gueule du loup“ parce que beaucoup de immigrants ignorent les dangers qu’ils courent, la vie pénible qui les attend une fois hors du continent. Ainsi le désespoir s’installe pour bon nombre d’entre elles qui désormais savent qu’il n’existe pas ce pays édénique dont ils rêvaient.
Par ailleurs voués à eux-mêmes, beaucoup sont obligés d’épouser une vie de vagabondage, délinquance et parfois à oublier leur valeurs sociales et culturelles. C’est ainsi que beaucoup de femmes s’adonnent à des travaux parfois malsains tels que la prostitution… La peur, la violence, la faim, le manque de travail, de logement, le risque d’être expulsé à tout moment, le racisme sont des épreuves à quoi font face beaucoup d’immigrants. Les autorités doivent plus s’impliquer, créer des emplois aux jeunes, faire des campagnes de sensibilisation et d’information pour que désormais les jeunes puissent rester dans les pays d’origine, y travailler pour contribuer au développement du continent qui a beaucoup plus besoin d’une jeunesse active et présente.
Sorofing TRAORE