L’association des Maliens expulsés et son collectif de soutien ont organisé, lundi dernier, une conférence de presse, au siège de l’AME, à Djélibougou. Il s’agissait d’informer la presse sur la marche programmée ce matin, à 15 heures. La marche partira de la Bourse du travail, passera par la Primature et aboutira à l’Ambassade de France. Les associations entendent remettre une lettre d’information, protestant contre la mort de Mahamadou Maréga, tué par le pistolet électrique Taser, à l’autorité concernée, à chaque étape du parcours.
Ousmane Diarra, président de l’AME, a indiqué que ce n’est pas la première fois qu’un de nos compatriotes est assassiné en France, sans réaction de nos autorités. Il a rappelé la mort d’un Malien noyé en 2008, en France. Ils entendent donc mettre fin à ces tueries. Oumar Sidibé, chargé du pool de la solidarité de l’AME, a expliqué les circonstances de la mort de notre compatriote qui, selon lui, restent encore floues. En aucun cas, a-t-il expliqué, il ne pouvait s’agir de la légitime défense, puisque deux balles ont été tirées au moment où Mahamadou Maréga était en fuite. Oumar Sidibé a ajouté qu’ils devaient se mobiliser pour dire non au silence des autorités sur cet assassinat.
Affo Agbangba de la FECAM a confirmé qu’il fallait porter le message aux autorités pour les amener à réagir et trouver une solution durable à ces assassinats. Il a, par ailleurs, appelé à une marche inédite de plus de 2000 personnes, le 8 décembre. Ousmane Diarra a fait savoir qu’ils comptent sur la mobilisation de la société civile, des communautés, des commerçants, des députés pour sortir massivement afin de soutenir Mahamadou Maréga, décédé en France. Selon l’AFP, l’utilisation du Taser a ouvert la polémique, en France.
C’est une arme très controversée. Le directeur de Taser France, Antoine di Zazzo, a indiqué l’AFP, déclarait que “seule l’autopsie de cet homme permettra de dire si notre pistolet est responsable de ce décès. A ce jour, dans le monde, le Taser n’a jamais tué quelqu’un”, affirme-t-il. Cette arme à impulsion électrique, a déclaré l’AFP, délivre un “dard”, une onde électrique de 2 milliampères pour 50.000 volts, ce qui vise à bloquer le système nerveux et tétaniser la personne visée durant quelques secondes. Cette arme, a-t-elle ajouté, est donc censée servir à maîtriser des personnes, sans risque de les tuer.
Elle a ajouté que le pistolet Taser a reçu un agrément officiel pour équiper la police, la gendarmerie et la police municipale. Il demeure au centre d’une polémique depuis plusieurs années. Au-delà de nos frontières a dit l’AFP, le Taser est très critiqué par des organisations comme Amnesty International, qui assure que ce pistolet s’avère extrêmement dangereux pour des personnes vulnérables comme les cardiaques, les toxicomanes et les femmes enceintes. L’organisation parle de centaines de morts aux Etats Unis.
Baba Dembélé