Hier, le siège de l’Association malienne des Expulsés (AME) était le théâtre d’une grande concertation pour apporter une réponse des associations de défense des immigrés à la situation qui prévaut en France, suite à la mort d’un Malien de 38 ans après avoir essuyé des tirs de Taser. ‘’Une lettre d’avertissement et de conseil’’ pourrait être remise à l’Ambassadeur de France au Mali, à la fin d’une marche à Bamako, des associations de défense des droits des immigrés.
Mahamadou Maréga, un Malien âgé de 38 ans est décédé dans la nuit de lundi 29 au mardi 30 novembre 2010 à Colombes dans les Hauts-de-Seine, en banlieue parisienne, après avoir reçu deux décharges du pistolet à impulsions électriques, le Taser. C’est suite à une course poursuite derrière le ’’ sans papier malien’’ que la Police française a fait usage de cet instrument mortel. A Bamako, la riposte s’organise. « Ce n’est pas la première fois qu’un Malien est poursuivi par la Police française et que mort s’ensuive. En fin 2008, ce fut Baba Traoré qui a été poursuivi et dont la course s’est terminée par une noyade dans le fleuve. Son corps avait été rapatrié au Mali », a rappelé, Ousmane Diarra, président de l’Association malienne des expulsés.
Au Mali, nous avons une centaine d’Associations de défenses des droits des immigrés, nous les avons toutes invitées à se réunir pour mettre ensemble leurs expériences et dégager des mesures à prendre d’ici la fin de la semaine, nous a précisé Ousmane Diarra. Il pourrait s’agir d’une grande manifestation à l’échelle nationale, mais aussi en France. L’AME est aussi en contact permanent avec ses homologues de France pour contribuer à ce que les enquêtes, au sujet de la mort de Mahamadou Maréga, dont le corps sera rapatrié au Mali la semaine prochaine, soient menées à bien. Le Réseau Education sans frontières, la Confédération Générale des Travailleurs (syndicat) et la Cimade sont mobilisés en France pour l’aboutissement des actions en cours ou qui seront entreprises.
Le président de l’AME, Ousmane Diarra, reste discret sur leurs actions immédiates, mais de concert avec les autres associations de défenses des droits des immigrés, il sera question de grandes manifestations, comprenant une marche de protestation qui partirait de la bourse de travail à l’Ambassade de France. Les associations remettront à l’Ambassadeur de France, « une lettre d’avertissement et de Conseil », selon Ousmane Diarra.
De son côté, le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, contacté, nous a fait savoir que le département est en contact avec l’Ambassadeur du Mali en France, le Consul Général du Mali et le Conseil de base des Maliens de France. Selon le chargé de communication, « des enquêtes, l’autopsie y comprise, sont en cours pour faire toute la lumière sur la mort de notre compatriote Mahamadou Maréga ».
Pour l’arrêter, ses poursuivants ont déchargé sur lui, deux tirs le neutralisant, il se trouvait en situation irrégulière au moment de son interpellation. Selon certaines sources françaises, les circonstances de l’accident sont encore floues. On évoque un décès provoqué par « une asphyxie aiguë et massive », ou un décès suite à un arrêt cardiaque, selon ‘’radinrue.com’’. Selon un article de Rfi, une enquête ouverte par l’Inspection générale des services (l’IGS, la « police des polices ») devra clarifier les circonstances de l’accident. Et notamment déterminer si les policiers étaient en situation de légitime défense au moment de l’usage de leur arme.
B. Daou