‘’Les travailleurs migrants sont les explorateurs des nouvelles opportunités; messagers des manquements des gouvernants et victimes des disfonctionnements des choix politiques. Sachant que sur la question de la convention de protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, aucun pays occidental “ du Nord” ne l’a signé ni ratifié. Pourtant prompts à donner des leçons de Démocratie et de Bonne Gouvernance applicable seulement aux Terres du Sud. ‘’ a indiqué le Pool Plaidoyer et Communications de l’Association malienne des expulsés, dans un document qui nous est parvenu, hier, à titre d’information et outil de comparaison sur les pratiques dans l’espace CEDEAO.
Notre pays, a dit Alassane Dicko, chef du Pool, a signé et ratifié cette convention. Le Mali, a-t-il ajouté est en train de l’incorporer dans ses dispositions réglementaires. Il a rappelé que notre pays avait produit un document en 2004 à cet effet. Le Pool Plaidoyer et Communications a ajouté que les restrictions sur la liberté de circuler et les diverses répressions contre les immigrants sont assez éprouvantes sur les volontés des pays d’accueil à ne pas accueillir toutes les misères du monde alors bien que ce sont leurs systèmes d’exploitation, de production et de commercialisation des biens, produits et services qui alimentent la guerre; les intérêts croisés et divergents, accentuent les changements climatiques et appauvrissent les sols, creusent les fonds de mers et dévalorisent les matières premières locales des pays du Sud.
Les contrées d’origine de forts flux migratoires, a-t-il dit, sont dans les contraintes de “gérer ces flux“ qu’on ne saurait voir de l’autre coté. ‘’Alors, souligne-t-il, les programmes et aides conditionnés affectent les espaces de vie, nos pays liés par l’histoire et les cultures en partage depuis des siècles. Des spéculations et impressions sont diffusées au cœur des territoires convoités tandis que les fils des anciens “ alliés de guerre” vivent le calvaire au pays des Droits de l’Homme. ‘’ La nouvelle loi “ Besson“, a fait observer le Pool Plaidoyer et Communications, exporte les restrictions de mouvement de l’individu immigrant jusque dans “ dans son village“ au fin- fond de son pays d’origine.
Cette loi, selon l’AME, interdit de paraître ou de séjourner sur l’espace Schengen pour 5 ans à toute personne expulsée ou reconduite ( bloquée en zone d’attente- asilant débouté ou carte non renouvelée- adolescents déboutés du contrat mineur majeur) aux frontières. C’est la transcription de la Directive du retour européen (Communautaire) qui cherche davantage à créer un front commun, a-t-il signalé. L’AME a affirmé que les Centres de rétention sont régulièrement remplis par la logique du chiffre; les lois se durcissent et des accords tantôt communautaires ou bilatéraux délèguent la “ gestion à la source“ aux pays d’origine. ‘’ Quid des modalités pratiques de la migration légale de travail.
Les quotas non atteints sont t-ils reportés sur l’exercice prochain ? Les formations et les recherches d’aptitudes” compétences et talents” ne devraient-elles pas être accompagnées sur place dans nos pays pour dynamiser l’offre et le marché du travail? ‘’ s’est-elle demandé.
L’AME a fait savoir que les associations de défense des droits des migrants et les organisations de la solidarité internationales ont toujours été en phase pour dire qu’il faut seulement faire “ émarger ceux qui sont déjà là-bas et travaillent dans les même corps de métier listés, aider par programmes et subventions ceux qui sollicitent de rentrer au pays; renforcer le système éducatif et de santé, appuyer le tissu agro- industriel et les investissements privés, assister les recherches et valoriser les transformations des produits locales. Cela pourra “ certainement”, a-t-elle assuré, contribuer à fixer les populations et donner des opportunités nouvelles aux jeunes, occuper les bras valides, donc amoindrir les départs clandestins ou séjours irréguliers et les passages frauduleux des frontières.
Baba Dembélé