L’Association Malienne des Expulsés (AME) a animé, le 6 novembre 2020, au Centre Aoua Kéita, une conférence débat portant sur le respect des droits des migrants. A l’occasion, elle a publié son rapport d’observation sur les violations des droits des personnes migrantes. Les travaux se sont déroulés en présence du président de l’AME, Ousmane Diarra, des universitaires, des étudiants, représentants d’Ong international, hommes de droit.
L’objectif principal de cette conférence en deux temps, indique Ousmane Diarra, est de contribuer à la promotion des droits des personnes migrantes et à la vulgarisation des instruments juridiques de protection de leurs droits. De façon spécifique, précise Diarra, il s’agit de vulgariser et renforcer les connaissances sur les instruments juridiques de protection des droits des personnes migrantes ; créer une synergie d’action entre les organisations de défense des droits de l’homme et les associations des migrants ; attirer l’attention des décideurs nationaux et internationaux sur la non effectivité des textes protégeant les migrants et leurs biens.
A la sortie de la conférence, a souligne Ousmane Diarra, on souhaite que les instruments juridiques nationaux et internationaux de protection des migrants vulgarisés soient connus par un grand nombre de personnes, que les organisations de défense des droits de l’homme et les associations des migrants mènent des actions communes, que les décideurs prennent conscience de la non effectivité des textes juridiques qui protègent les migrants et leurs biens.
Le premier thème, à savoir, le contexte actuel de retour massif des migrants subsahariens à l’épreuve des conventions internationales et régionales de protection des personnes migrantes », a été animé par El Béchir Singara d’Amnesty International Mali. Dans son exposé, il a abordé de long en large la propagation de la Covid-19, le confinement qui n’est pas sans conséquences pour les migrants et leurs familles, les violations des droits sur le plan de la santé, de déplacement, d’étude, de circulation, des réunions, d’expression, etc.); l’existence d’une convention internationale sur la protection des migrants, mais non signée par certains pays ; la migration inter-africain. Le second conférencier, Mamadou Koné, juriste à l’AME, a abordé le thème: « quelles stratégies de promotion des droits socioéconomiques des migrants?». Les migrants, appuie Mamadou Koné, devraient avoir les droits que les nationaux peuvent avoir sur place. Il a regretté fortement ce deux poids deux mesures à l’endroit des migrants dans les pays d’accueil, de transit. « C’est le manque d’accès à des droits qui conduit beaucoup de nos compatriotes à s’installer et qui compromet leur retour dans leurs pays », a déploré le conférencier Mamadou Koné. Des discussions ont été faites entre les participants afin d’éclairer la lanterne des uns et des autres.
La journée a été clôturée par la présentation du rapport d’observation sur les violations des droits des personnes migrantes, un rapport qui donne les conséquences humanitaires des politiques d’exclusion et d’externalisation des Etats Européens et l’Union Européenne par rapport à l’Afrique. Comme recommandations, le rapport demande, entre autres, l’effectivité de la primauté des droits de l’Homme des migrants, des déplacés et réfugiés sur toute politique migratoire : les politiques migratoires fondées sur le respect des normes universelles des droits de l’homme et des conventions relatives aux droits des migrants qu’ils soient « réguliers » ou « irréguliers ».
Hadama B. Fofana