La Méditerranée est sur le point de devenir un cimetière pour les Africains qui l’empruntent à la recherche de lendemains meilleurs. Notre pays n’est pas épargné par cette tragédie. En effet, le Mali a perdu, entre 2014 et 2015, 632 de ses fils.
C’est la révélation faite par le député élu en Commune IV, N’Doula Thiam, devant les participants à la première édition du «Parlement chez vous» à Ségou. Au cours d’un exposé sur le thème «Jeunesse et migration», le député de la Commune IV a attiré l’attention des participants à la rencontre sur les dangers liés à la migration irrégulière.
Plus spécialement, il a présenté à l’assistance les chiffres alarmants concernant notre pays. En un an, il a annoncé que 632 de nos compatriotes ont perdu la vie dans les eaux de la Méditerranée.
Selon N’Doula Thiam, la Méditerranée est devenue le passage de migration le plus meurtrier au monde. «Un naufrage a fait à lui seul fait 800 victimes le 19 avril 2015. Cela rappelle bien sûr d’autres tragédies. 366 morts au large de Lampedusa en octobre 2013. Plus de 500 morts au large de Malte en septembre 2014.
Depuis 2012, le nombre de victimes augmente dramatiquement: 500 personnes portées disparues en 2012, 600 en 2013, 3 500 en 2014 et près de 5 000 en 2015», a-t-il regretté, en précisant que ces chiffres provenaient des Nations-Unies.
Pour la seule région de Kayes, l’année 2014, dans le cercle de Bafoulabé, on a enregistré la mort de 87 personnes, 30 dans le cercle de Kayes, 45 à Yélimané, 20 à Nioro, à Diéma et à Kita. En somme, pour cette seule année, 222 jeunes maliens ont perdu la vie avec la migration irrégulière.
En 2015, ces chiffres ont connu une augmentation, avec 71 morts dans le cercle de Kayes, 110 à Bafoulabé, 40 dans le cercle de Diéma, 87 dans celui de Nioro, 102 à Kita. Ce qui fait un total de 410 tué de Janvier 2015 à Mai 2015. Ces chiffres, ajoutés à ceux de 2014, donnent 632 Maliens morts sur le chemin de la recherche de l’Eldorado.
Selon N’Doula Thiam, environ 3 % des habitants de la planète vivent aujourd’hui dans un autre pays que celui où ils sont nés. A l’en croire, 250 millions de personnes étaient migrantes en 2015, dont plus de 20 millions en situation irrégulière. Alors que les migrants étaient 154,2 millions en 1990, soit une hausse de 50 %. Selon lui, cette hausse est cependant à relativiser, dans la mesure où la population mondiale a crû dans le même temps de 35 %.
En Afrique, le Kenya accueille plus d’un demi-million de réfugiés sur son territoire. La majeure partie de ces réfugiés sont des Somaliens qui ont fui la guerre civile depuis le début des années 1990. Ces dernières années, près de 140 000 réfugiés maliens ont rejoint des camps au Burkina Faso, au Niger ou en Mauritanie.
Lors de l’éclatement de la crise en République Centrafricaine, 135 000 Centrafricains se sont réfugiés au Cameroun, 22 000 en RDC, 20 000 au Tchad et quelque 10 000 au Congo, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Youssouf Diallo