Migration et développement au Mali : 600 jeunes migrants de retour réinsérés en 2018

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Le lundi 04 février 2019, dans la salle de conférence du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, le ministre Yaya Sangaré était face à la presse, entouré de ses collaborateurs et des responsables des différents services rattachés à son département. L’objectif principal de cet exercice consistait à dresser le bilan des efforts du gouvernement à l’endroit des Maliens de l’extérieur au titre de l’année 2018.

Au cours de cette conférence de presse, le ministre Yaya Sangaré a évoqué les grandes actions prévues par son département pour l’année en cours. Des chiffres récents sur l’apport financier des migrants au développement socio-économique du Mali, le nombre de migrants maliens de retour au bercail (en provenance de : l’Algérie, Libye, l’Arabie Saoudite, l’Angola et la Mozambique), le nombre de Maliens établis à l’étranger, le chiffre des Maliens actuellement en détresse dans le bassin du Lac Tchad, ainsi que le nombre de jeunes migrants réinsérés dans divers secteurs d’emploi, sont autant de sujets développés par le conférencier. Surtout en matière de lutte contre la migration irrégulière, une dizaine de personnes entretenant les réseaux de passeurs ont été appréhendés.

Selon le ministre Sangaré, la migration est l’une des trames importantes de la population malienne et cela depuis le temps de nos grands empires. Considérée comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et facteur d’enrichissement culturel, elle est devenue, au fil du temps, un des défis majeurs pour tous les Etats (pays d’origine, de transit et d’accueil).

La migration est à la fois, pour le Mali, une opportunité et un défi. En vue de faire de la migration un atout pour le développement de notre pays, le gouvernement de la République du Mali a créé des conditions favorables, en mettant en place des outils stratégiques pour une meilleure gouvernance du phénomène migratoire. C’est dans ce cadre que la Politique nationale de migration (PONAM) a été adoptée en septembre 2014, et comporte huit axes principaux.

Selon les statistiques officielles, le nombre de Maliens établis à l’étranger est estimé à environ quatre millions dont plus des deux tiers résident en Afrique. Sur le plan de la lutte contre la migration irrégulière, il faut reconnaître que le contexte actuel est caractérisé par de nombreux drames avec à la clé des morts par milliers (annuellement) sur les routes migratoires. Parfois, l’on constate des cas de traumatisme et des violations de droits de l’homme.

Pour faire face à ce flux migratoire à travers la protection et la sécurisation des Maliens de l’extérieur, et pour venir en aide à nos compatriotes vivant en détresse dans les pays de transit et d’accueil, l’Etat a mis en place un Fonds appelé «Filet Social» pour favoriser et encourager le retour volontaire de nos compatriotes en situation de détresse. Ce travail, qui a été mené en partenariat avec l’OIM et le HCME, a permis de rapatrier plus de huit mille Maliens à travers le monde, du 1er janvier au 31 décembre 2018. Il s’agit de Maliens venus essentiellement de Libye et d’autres pays cités ci-dessus.

Aux dires du ministre Yaya Sangaré, ces statistiques font de 2018, une année record en matière de rapatriement de nos compatriotes en situation de détresse. Pour ce faire, l’Etat malien a injecté près de six cent  millions de FCFA dans l’assistance aux rapatriements de nos compatriotes en situation de détresse au titre de l’année 2018.

En perspective, 300 personnes dans le bassin du Lac Tchad seront rapatriées par le département dans les prochaines semaines. Toujours dans le même cadre, un comité de crise a été mis en place en 2018 qui a d’ailleurs traité le cas des Maliens en situation difficile en Angola, et qui connaît de nos jours une meilleure amélioration.

D’autres actions ont été réalisées comme l’inauguration de la Cité d’accueil des Maliens de l’extérieur le 15 mars 2018 par le président IBK ; les missions de prise de contact avec les Maliens de Côte d’Ivoire et France qui se poursuivront courant 2019 ; la participation de la délégation du MMEIA au Pacte mondial sur la migration de Marrakech ; le lancement du «Projet d’information et de sensibilisation sur les risques et dangers de la migration irrégulière et la promotion de la libre circulation dans l’espace CEDEAO», financé par l’Union Européenne.

S’y ajoutent la réinsertion de près de 600 migrants dans les secteurs de l’élevage, l’aviculture, le maraîchage, la pisciculture et la formation ; l’organisation et la facilitation de la migration légale ; la sécurisation des documents de voyage ; la signature d’une convention avec l’AFD pour un projet intitulé «Appui aux investissements de la diaspora malienne dans les régions d’origine, phase 2» ; la réalisation de 48 missions dans le programme de transfert de compétences maliennes de la diaspora, appelé «TOKTEN» ; ainsi que la campagne de communication et de sensibilisation sur la libre circulation des personnes et des biens au niveau des zones frontalières.

Par ailleurs, au cours de la conférence de presse, le ministre Sangaré a annoncé la tenue du Forum de Bamako sur les migrations, prévu les 21, 22 et 23 février 2019. En marge de ce forum, la signature d’une convention sur la migration circulaire (migration de travail) est prévue avec le Maroc. Cette convention permettra aux jeunes maliens d’aller au Maroc pour occuper des emplois saisonniers en milieu rural et également bénéficier de formations dans des domaines spécifiques tels que l’agriculture et d’autres métiers. Des missions similaires de recherche d’opportunités d’emplois à l’international au Canada, au Japon au Maroc sont également envisagées courant 2019.

Madihawa KEBE

Source : Le Wagadu

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Saluons le courage de Maliweb qui écrit sur le sujet…

    En Europe et ailleurs cette migration irrégulière soulève des tempêtes et fait naître des peurs qui pourraient bien déboucher sur des actes et comportements graves…
    Pour ceux qui ont suivi les mouvements en Europe , ils ont pu voir qu’il y aussi des pauvres hors d’Afrique…
    N’oublions pas qu’en France le regroupement familial existe , et qu’il serait bien que cela soit maintenu..

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