En 2015, trois cent soixante quinze (376) jeunes maliens ont trouvé la mort en Méditerranée, sans compter ceux qui ont péri dans le Sahara. C’est dire que la question de la migration est un défi majeur pour notre pays.
Cette information a été donnée par le Conseiller technique du ministère des Maliens de l’extérieur, Broulaye Keïta. C’était à la faveur de la journée d’échange et de concertation sur la problématique de la migration, organisée par l’Association malienne des expulsés (Ame), le samedi 14 mai 2016, à la Maison de la presse. La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de Cabinet du ministre des Maliens de l’extérieur, Sidibé Mahawa Haïdara, en présence du président de l’Association malienne des expulsés (Ame), Ousmane Diarra.
Dans son mot de bienvenue, le président de l’Ame a souligné que cette journée est non seulement importante pour son association, mais aussi pour tous les migrants, parce qu’elle permet de débattre de la question de migration. Il a rappelé que beaucoup d’accords ont été signés entre les pays du Sud et du Nord sur la gestion de la migration, mais malheureusement, jusqu’à présent, cette question n’a pas eu de pistes de solutions.
Pour le chef de Cabinet du ministre des Maliens de l’extérieur, Sidibé Mahawa Haïdara, cette journée d’échange permet d’aider son département à toucher les questions de la migration et de partager les expériences des uns et des autres sur la question qui est transversale. Le Conseiller technique du ministère des Maliens de l’extérieur et l’un des conférenciers de cette journée, Broulaye Keïta, ont fait un exposé sur le Sommet de la Valette sur la migration, tenu du 11 au 12 novembre 2015, et sur la Politique de la migration au Mali.
Selon lui, la question de la migration est une question essentielle pour le Mali, du fait du nombre important de Maliens qui vivent à l’étranger, mais aussi des relations d’impact sur le développement du pays. Ousmane Keïta a aussi ajouté qu’une des préoccupations majeures aujourd’hui du Mali, c’est la question de la migration irrégulière. Par ailleurs, le conférencier a rappelé le contexte du Sommet de la Valette, en soutenant qu’au mois de juin 2015, l’Europe était confrontée à une double crise migratoire, notamment avec le flux de migrations en provenance de la Syrie et de l’Afrique au sud du Sahara, via la Libye. Il dira que pour l’année 2015, plus de 3071 migrants ont péri dans la Méditerranée et plus d’un millier ont pu traverser. Toute chose qui constitue, selon lui, un défi pour l’ensemble des pays aussi bien africains qu’européens. C’est pourquoi, il a expliqué qu’il y avait cette nécessité de discuter dans une vision globale, mais également dans une logique de respect mutuel, de part et d’autre. Le conférencier a également signalé que les déclarations politiques et le plan d’actions du Sommet avaient été discutés avec l’ensemble des experts africains.
Parlant de la Politique nationale de migration au Mali, Ousmane Keïta a rappelé qu’elle a été adoptée au mois de septembre 2014 par le gouvernement du Mali pour répondre non seulement aux nombreux défis, mais également pour faire en sorte que la migration soit un outil de développement pour notre pays. À l’en croire, les migrants injectent en moyenne 400 milliards de Fcfa par an dans l’économie nationale. «En 2012, au moment où toutes les aides internationales étaient suspendues, la diaspora malienne a contribué à envoyer 431 milliards de Fcfa», a-t-il ajouté. Tout en disant que ces milliards ne doivent pas nous faire oublier les drames de la migration irrégulière.
En outre, le conférencier a souligné que 376 jeunes maliens sont morts dans la Méditerranée en 2015, sans compter ceux qui ont laissé leur vie dans le Sahara. «C’est dire que la question de la migration est un défi majeur pour notre pays», a-t-il dit. Tout en ajoutant que le Sommet de la Valette vient un an après l’adoption de la Politique nationale de migration, qui est un ambitieux projet évalué à 120 milliards de Fcfa. Ousmane Keïta a aussi fait savoir que dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions du sommet de la Valette, 5 projets ont été approuvés pour gérer la migration au Mali.
Diango COULIBALY