Après sa visite à Kayes, ville malienne jumelle d’Evry (France), le député – maire Manuel Valls s’est prêté à nos questions. Avec lui, le Républicain a abordé des questions de coopération décentralisée et de migration. En exclusivité, il explique le sens de certaines de ses prises de position dans son pays.
Le Républicain : Que signifie pour vous cette visite au Mali et particulièrement à Kayes ?
Manuel Valls : C’est l’occasion de réaffirmer notre coopération à Kayes, qui est exemplaire depuis déjà 18 ans. Je suis allé à Kayes et constaté que le dossier avance bien. Je reviendrai en juillet pour faire le point de la coopération. Elle signifie profondément le lien d’amitié qui existe entre Evry et le Mali.
Quels sont les atouts réels et les risques de la coopération décentralisée ?
Elle reste toujours d’actualité. Le risque, c’est quand elle se dilue, quand il n’y a pas de suivi et quand elle n’est pas suffisamment partagée de part et d’autre. A Kayes, ce n’est pas le cas et nous portons ensemble tout le projet.
Que veut dire concrètement et quotidiennement, le jumelage d’Evry à Kayes ?
Ce jumelage veut dire, un énorme travail sur les questions d’assainissement et d’eau sur le projet d’alliance franco malienne, sur les problèmes de gouvernance ou sur le soutien aux associations. Je n’oublie pas qu’à Evry, nous comptons beaucoup de Kayesiens.
Etant député, vous êtes partie prenante de la question sur l’immigration, quelles sont vos opinions après avoir visité Kayes ?
J’ai écrit des livres et je me suis exprimé à la tribune de l’Assemblée, je crois que l’immigration est une chance pour mon pays, sur le plan économique ou culturel. Il faut la maîtriser, l’organiser au niveau mondial et européen. On ne résoudra rien en faisant des barbelés.
Vous passez pour un pro Ségolène Royal aujourd’hui, après avoir été un proche de Jospin qui est primairement anti Royal. Qu’est ce qui fait donc courir Valls ?
Je ne me situe jamais par rapport aux hommes, aux femmes, mais par rapport aux idées. Je me bats pour une gauche et un parti socialiste moderne et populaire.
On a souvent entendu dire que vous êtes le Sarkozy de gauche. Auriez-vous, à ce titre proposé ou défendu quelque chose qui ressemble aux accords de reconduite aux frontières ?
Non ! Il faut des accords entre les pays comme la France et le Mali, respectueux de notre histoire commune et des hommes. La politique migratoire française actuelle a trop souvent oublié cela.