Les arrestations et expulsions de migrants maliens par les autorités algériennes depuis la semaine dernière portent un coup de canif aux relations d’amitié entre nos deux peuples. A Bamako, des organisations de la société civile dénoncent ces voies de fait.
Les migrants subsahariens vivent un sale temps. En cause, les autorités algériennes ont entrepris une vaste opération d’arrestations et d’expulsions de partants volontaires à l’exil. Selon de sources, ils seraient des milliers d’Africains du Sud du Sahara, dont plusieurs Maliens.
A en croire le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra, le 1er décembre 2016, 1400 migrants dont 260 Maliens ont été interpellés le plus souvent sur leurs lieux de travail.
“Certains dans les rues. Tous furent placés dans des camps de rétention à Alger avant d’être conduits à Tamanrasset. Et c’est le 5 décembre que nous avons assisté à l’expulsion massive d’Algérie vers le Niger. A l’arrivée nous avons compté 216, ce qui sous-entend qu’un nombre important reste dans des conditions extrêmes”, précise-t-il. Ces expulsions massives irritent l’AME.
“Jusqu’à ce jour, nous ignorons les raisons de cette opération. Et puis, il y a ce silence des autorités maliennes. Nous nous demandons s’il n’y a pas une convention bilatérale à huis clos. Dans tous les cas, il y a des violations flagrantes des droits de l’Homme”, dénonce-t-il. Et d’ajouter que les migrants sont à la merci d’eux même à Bamako.
“Le développement social et le ministre sont à accuser. Cette opération va laisser une grande séquelle. On ne peut pas comprendre au moment où le Mali immortalise le président algérien sur la corniche gauche du fleuve Niger à Bamako, entre le pont Fahd et le pont des Martyrs, par un boulevard Président Abdelaziz Bouteflika que son pays se permette de nous chasser à la sorte. C’est inadmissible”.
Pour bon nombre de Maliens, cette opération d’arrestations et d’expulsions de migrants maliens entreprise par les autorités algériennes depuis la semaine dernière restera une fêlure dans les relations Mali-Algérie.
Bréhima Sogoba