Mali-Niger-HCR : Le rapatriement volontaire des réfugiés maliens en mire

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A l’initiative du Mali, à travers le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire Hamadou Konaté, suite aux échanges survenus lors de la 68e session du comité exécutif du HCR, tenue en octobre 2017, à Genève, une réunion de haut niveau sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens s’est tenue le samedi 24 février 2018, à Niamey au Niger. Cette réunion des ministres des quatre pays en charge des questions des réfugiés maliens et du HCR a été précédée les 22 et 23 février 2018 d’une réunion des experts et de  la 10e réunion de la commission tripartite Mali-Niger-HCR.

Sur la base de l’évaluation de l’ensemble des paramètres de la problématique sécuritaire des réfugiés maliens et l’accélération de leur rapatriement organisé, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté et ses homologue Bazoum Mohamed, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses du Niger, Ahmedou Ould Abdallah, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation de la République islamique de Mauritanie, l’ambassadeur Der Kogba, conseiller technique, représentant le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Burkina Faso et la représentante régionale adjointe du HCR pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Anne-Marie Deutschlander, ont décidé de passer du rapatriement facilité actuel, à un rapatriement organisé.

Mme Deutschlander a réaffirmé l’engagement de son institution à appuyer le gouvernement malien dans l’établissement de conditions favorables au retour, en sécurité et dignité, dans les zones d’origine d’une part et d’autre part, à renforcer le plaidoyer pour accroître le  financement en faveur des programmes de réintégration, y compris la réhabilitation et la reconstruction d’infrastructures sociocommunautaires notamment les écoles, centres de santé, infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement, les activités génératrices de revenus etc.

Pour l’ambassadeur Der Kogba, “le Burkina Faso se félicite particulièrement des énormes efforts que le gouvernement malien a consentis afin de faire des zones de retour des réfugiés, des localités sécurisées, viables et administrativement opérationnelles”.

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation de la République islamique de Mauritanie, a rappelé l’attachement indéfectible du gouvernement et du peuple mauritanien à la restauration et au renforcement de la paix et de la stabilité en République sœur du Mali. Cette position, selon lui, trouve sa source dans les relations historiques de fraternité et de solidarité et de bon voisinage qui ont toujours caractérisé les rapports entre les deux pays et qui ont connu une réelle dynamique sous la conduite éclairée de S. E. M. le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.

Après avoir  transmis  la profonde gratitude de S. E. M. Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République du Mali, du gouvernement et du peuple malien, à l’endroit des gouvernements et des peuples du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie, et le Haut- commissariat pour les réfugiés, pour l’appui multiforme et constant au processus de paix au Mali,  le ministre Konaté a émis le souhait de trouver des solutions à cette problématique de la même façon qu’à travers le G5-Sahel, les pays membres  trouvent des solutions à la crise sécuritaire.

Il a ajouté que le gouvernement du Mali, à travers son département, a mis en œuvre une approche de retour de l’administration dans les régions affectées par la crise. Il a ainsi  élaboré un programme dénommé Programme d’urgence pour la relance du développement des régions du Nord (PURD/RN).

Une première phase, d’un montant total de 10 447 000 000 F CFA de ce Programme, a permis le financement de la réhabilitation/construction des infrastructures et l’acquisition d’équipements dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et de Kidal.

Une deuxième phase, d’un montant de 24 974 605 509  F CFA, a concerné les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et de Ménaka. Une troisième phase, lancée en avril 2017 pour un financement total de 7 700 000 000 F CFA, est en cours de réalisation.

Mohamed Bazoum, ministre d’Etat du Niger, a reconnu que  “nous nous  devons de décider de l’opportunité de passer du rapatriement facilité à un rapatriement plus large et plus organisé, puisque le gouvernement du Mali est en train de mettre en œuvre les conditions nécessaires au rapatriement, à la réintégration et à la réinsertion rapide des rapatriés”.

A l’issue des travaux de cette première réunion de haut niveau, les délégations se sont félicitées des efforts consentis par le gouvernement de la République du Mali dans les zones de retour des réfugiés en termes de sécurité, de réalisations d’infrastructures, d’installation des autorités et des services.

Elles ont exprimé le souhait que ces efforts soient poursuivis et renforcés pour assurer les conditions d’un retour des réfugiés dans la sécurité et la dignité. Elles ont aussi adressé leur encouragement et leur soutien au gouvernement malien dans sa politique de rapatriement volontaire et de réintégration durable des réfugiés et se sont dit conscientes de l’importance de ce retour comme un indicateur important dans la mise en œuvre des accords de paix.

A la date du 31 décembre 2017, on a noté, l’enregistrement de 63 107 personnes rapatriées. Il y a  23 614 réfugiés maliens au Burkina Faso, 56 838 au Niger et 49 825 en Mauritanie. Et s’agissant des personnes déplacées internes, 589 612 sont retournées dans leurs localités d’origine.

Dans le cadre de l’assistance à nos compatriotes, le ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire a procédé à une distribution de vivres dans les camps de réfugiés : 375 tonnes de riz et 17 tonnes de sucre au Burkina Faso, 324 tonnes de riz, 129 tonnes de sucre et 13 fardeaux de thé au Niger et en  Mauritanie : 40 tonnes de sucre et 26 fardeaux de thé. Source : CC/MSAH

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