‘’ Nos compatriotes qui quittent la Libye pour se rendre en Tunisie vivent un calvaire en cours de route. Ils sont régulièrement dépouillés de leurs biens par des militaires loyalistes et miliciens libyens avant d’arriver à la frontière tunisienne. Certains sont même tabassés et leurs chaussures déchirées ‘’, nous a fait savoir, hier, par téléphone, depuis le camp de Ras Jedir, en Tunisie, Alassane Dicko, chef du Pool plaidoyer de l’Association malienne des expulsés (AME).
Il a précisé qu’hier matin, 2500 Maliens étaient présents dans ce camp tunisien, attendant les autres convois pour être tous rapatriés au Mali. Alassane Dicko fait le point : ‘’Une équipe AME- MDM est présentement à la frontière Tunisie- Libye afin de mesurer l’ampleur des arrivées et les besoins, pour également voir les pressions à faire ensemble afin d’activer un rapatriement digne de nos frères. Ils sont indexés, poursuivis et très souvent rançonnés par les soldats loyalistes et même par les insurgés révolutionnaires, certainement à cause de l’amalgame avec la présence de mercenaires subsahariens aux cotés des gens qui tirent sur les manifestants dans certaines zones de ce pays en crise. Plusieurs personnes qui voulaient descendre par Gadamess ont été inquiétées par les jeunes révolutionnaires qui les ont détenus durant deux jours pour ensuite les libérer avec 80 autres personnes qui étaient retenues depuis 2 semaines.
Tout ce monde arrive donc présentement à la frontière tunisienne. Les migrants maliens ont bien indiqué qu’ils paient eux mêmes les frais de transport (70 dinars tunisiens) pour quitter Tripoli et Benghazi afin de joindre la frontière Tunisienne‘’. Selon les Emigrés, a indiqué Alassane Dicko, il reste encore beaucoup plus de personnes en Libye, qui sont inquiètes et sans le sou, mais d’autres attendent en pensant qu’après l’accalmie ils trouveront facilement du travail. Mais, a déclaré l’AME ‘’ la difficulté résulte des moyens à mettre en oeuvre et de l’intention politique de nos gouvernants à jouer franc jeu (contre Khadafi) et activer les rapatriements des migrants. En ce moment, au camp de Soucha non loin de la commune de Ras-Jedir; nous avons retrouvé 600 Maliens et d’autres émigrés. Les Bangladeshis et Soudanais sont les plus nombreux, ensuite viennent les Maliens, Burkinabé, Gambiens, Ghanéens, Sénégalais. ‘’ L’AME a souligné que les Ong, sur place, s’activent à porter le maximum de secours.
Baba Dembélé
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