Dans un entretien en marge de la Conférence intergouvernementale sur la migration à Marrakech, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a donné des explications sur l’Autorisation électronique de voyage au Maroc (Aevm), instaurée depuis le 1er novembre 2018 dans certains pays dont le Mali. Selon lui, l’Aevm n’est pas un visa ou une obligation nouvelle, il s’agit d’une collecte d’informations pour lutter contre certains réseaux de migrations clandestines. Et la tranche d’âge concernée est de 18 à 42 ans.
Après l’interview exclusive de l’Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Son Excellence Hassan Naciri sur l’Autorisation électronique de voyage au Maroc (AEVM), nous avons eu la chance d’échanger avec le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, sur le même sujet, qui préoccupe des citoyens maliens. Il a expliqué très clairement et en français facile l’Aevm. ” Vous savez, il y a beaucoup de fausses informations concernant l’Autorisation électronique de voyage au Maroc (Aevm). Il ne s’agit pas d’un visa, il ne s’agit pas d’une obligation nouvelle. Il s’agit d’une collecte d’information pour lutter contre certains réseaux de trafic. C’est un document électronique qui n’impose ni déplacement dans une Ambassade ou dans un Consulat, ni interaction avec un officiel. C’est un document qu’on peut remplir à l’occasion de l’achat de ton billet d’avion. Je pense 96 heures avant ton départ” nous a confié Nasser Bourita.
Selon lui, l’objectif visé en instaurant l’Autorisation électronique de voyage au Maroc est de pouvoir détecter quelques réseaux de migrations clandestines. “Effectivement, avec ce nouveau système nous avons déjà détecté certains réseaux. Parfois, une douzaine de personnes disposant de la même adresse privée comme lieu de résidence. Est-ce que cela est normal ? Que 40 personnes disent que nous allons aller chez Monsieur. Cela veut dire qu’il y a quelque chose.
Lorsque quelqu’un vous dit je n’ai pas de travail, mais déclare 20 000 euros d’argent de poche qu’il veut amener avec lui, il y a donc un souci.
Lorsque les informations sont contradictoires, cela veut dire qu’il y a problème. Et lorsque la même personne remplit plusieurs fiches avec des indications différentes, c’est qu’il y a un problème. La machine permet de détecter ce genre de problèmes. Le Malien ou le Guinéen qui vient chez lui au Maroc pour se soigner, pour étudier, pour faire du commerce ou pour visiter, n’est pas concerné par çà” précise le ministre Bourita.
Aux dires du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, la tranche d’âge concernée par l’Autorisation électronique de voyage au Maroc est de 18 à 42 ans. “Sinon, les autres âges ne sont pas concernés. Il y a beaucoup d’éléments qui doivent être précisés. Et dans tous les cas, nous avons informé les Etats concernés à travers des dialogues. Cela afin de trouver de meilleurs moyens pour que cette procédure puisse être continuée. Il s’agit pour nous de dévoiler les différents réseaux de migration clandestine, de ceux qui veulent venir au Maroc à des fins illicites.
Je pense que l’Aevm c’est pour détecter, démonter les réseaux de migrations clandestines et permettre à ceux qui veulent venir chez eux au Maroc de le faire dans un cadre légal. Il y a une minorité de personnes qui essaye de contourner les règles” précisera-t-il.
El Hadj A.B. HAÏDARA, envoyé spécial à Marrakech
Nasser Bourita : Un ministre compétent, bosseur, infatigable, disponible, discret, efficace …
En toute franchise, Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne s’est pas trompé de nommer Nasser Bourita au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Sincèrement, j’ai été impressionné et même séduit par le comportement de cet homme. Il est très difficile de lui donner un qualificatif. Certains disent tout simplement que c’est un ministre compétent, bosseur, infatigable, disponible, discret et très efficace. Ce n’est pas pour rien qu’il est très connu et respecté dans les rouages de l’Organisation des Nations Unies.
Nasser Bourita est l’artisan principal de la bonne organisation de la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières qui vient de se tenir à Marrakech avec la participation d’une centaine d’Etats et de gouvernements. Cela a été rendu possible sûrement grâce au soutien sans faille de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Aucun participant n’a pu se plaindre, à commencer d’abord par les chercheurs d’informations. Il s’agit bien des journalistes. Et le ministre Nasser Bourita était la personne la plus sollicitée durant ces deux jours de travaux. Sans aucune hésitation, il est prêt à répondre à toutes les questions, mêmes les plus sensibles.
J’ai eu la chance de participer à un point presse de ce jeune ministre avec quelques journalistes dans son bureau. Là aussi, j’ai été impressionné par sa façon de répondre aux différentes questions en différentes langues (arabe, français et anglais) avec la plus belle manière possible. “Laisse, j’ai bien compris la question. Je veux vous répondre”. C’était pour répondre à notre confrère Chahana Takiou du 22 Septembre à sa question qui avait trait à l’instauration de l’Autorisation électronique de voyage au Maroc (Aevm). C’est pour vous dire que je ne suis pas la seule personne à être impressionnée par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Presque tous les journalistes, pour ne pas dire tous les participants, ont été séduits par ce ministre diplomate de carrière. Puisqu’il est un pur produit du Département qu’il gère aujourd’hui.
Il est né le 27 mai 1969 à Taounate. Bourita est détenteur d’une licence en Droit public option Relations internationales de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Rabat obtenue en 1991. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité au niveau du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avant d’être ministre.
Il détient également un Certificat d’études supérieures en Relations internationales en 1993, puis un DES en Droit international public (1995) de la même Faculté.
Il fut aussi chef du service des organes principaux des Nations-Unies puis Conseiller à la Mission du Maroc auprès des Communautés européennes à Bruxelles entre 2002 et 2003. Avant d’être chef de la division de l’Organisation des Nations-unies puis directeur des Nations-Unies et des Organisations internationales au sein du Ministère.
Depuis sa nomination à la tête du département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Bourita a donné du sang neuf à la diplomatie marocaine, très exemplaire et respectueuse.
Après le succès de la Conférence mondiale sur la migration à Marrakech, le Royaume chérifien est aujourd’hui prêt à accueillir un autre grand rendez-vous en 2019. Il s’agit du 7ème Sommet des chefs d’Etat maghrébins. Cela à la demande de certains pays arabes. Une manière de célébrer le 30ème anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Bravo donc Monsieur le Ministre et courage pour la suite !
El Hadj A.B. HAÏDARA, envoyé spécial à Marrakech