Le ministre Macalou à propos de la migration irrégulière :«Il reste beaucoup à faire»

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C’est par ce message fort que le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr. Badara Aliou Macalou, a clos l’édition 2010 de la Campagne d’information et de sensibilisation sur les risques liés à la migration irrégulière.
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rnTout est donc bien qui finit bien. Après plus d’un mois de campagne, les différents acteurs qui ont pris part à ce programme se sont retrouvés dans la grande salle du CICB pour tirer le bilan du travail accompli. Parmi eux, le ministre Badara Aliou Macalou. C’est lui, d’ailleurs, qui a souligné que «la particularité de cette édition, par rapport aux éditions précédentes, c’est qu’elle est allée vers les populations cibles à la base».
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rnEn effet, l’implication des acteurs locaux, notamment au niveau des chefs-lieux de cercle, a été constatée par les différentes équipes sur le terrain. Il s’agit des cercles de Yélimané (Kayes), Banamba (Koulikoro), Kadiolo (Sikasso), San (Ségou), Bandiagara (Mopti), Diré (Tombouctou), Bourem (Gao) et Kidal (Kidal).
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rnAu Mali, comme partout ailleurs, chaque couche de la population vit, d’une manière ou d’une autre, les conséquences dramatiques de la migration irrégulière. «Cela s’est manifesté à travers les sketchs de théâtre, les chansons, les poèmes. Ces œuvres artistiques, conçues dans un court laps de temps par la jeunesse elle-même, et interprétées au cours des soirées culturelles, traduisaient bien la réalité du phénomène de la migration irrégulière, comment il est vécu par les populations et quelles sont les solutions pour y remédier» a noté le ministre.
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rnDe plus, les conférences-débats ont permis non seulement d’apporter des informations sur le phénomène migratoire en général dans notre pays, mais de permettre des débats francs et constructifs sur les rôles des différents acteurs, pour juguler la migration irrégulière et proposer des solutions pour le développement des zones de départ des migrants. Les témoignages, à la fois émouvants et poignants, de la part de certains migrants de retour involontaire, ont contribué à stigmatiser les désastres causées par la migration irrégulière, tant au niveau individuel, familial et communautaire que national.
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rnDes exposés des spécialistes, on peut retenir que, malgré la place centrale qu’occupe la migration dans les débats politiques entre le Mali et des pays européens, on dispose de très peu d’informations statistiques sur le phénomène. Les causes de ce manque de données statistiques fiables sont difficiles à expliquer, mais ses conséquences peuvent s’avérer dramatiques. A cette méconnaissance quantitative des mouvements migratoires s’ajoutent de nombreux présupposés, qui nuisent à une analyse sereine du phénomène. Ces présupposés négligent les dimensions historiques et socio-économiques des migrations au profit d’une acception purement individualiste du phénomène.
rnPar ailleurs, à l’heure actuelle, les flux migratoires sont essentiellement orientés vers les pays de la sous-région et non vers l’Europe, comme certains peuvent le croire. Ainsi, sur une population malienne résidant à l’étranger de 4 millions de personnes, comme l’avancent les chiffres, près de 2 millions résideraient en Côte d’Ivoire. Le nombre de Maliens recensés en France, principal pays européen de destination, s’élèvait à 56 000 en 2005. A partir des opérations de régularisation de 1981 et 1998, les estimations des spécialistes situent le nombre d’immigrés maliens en France entre 80 000 et 100 000, soit entre 25 000 et 45 000 en situation irrégulière.
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rnMême si le ministre Badara Aliou Macalou reconnaît que «l’édition 2010 de la campagne nationale d’information et de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière a été une réussite», il n’a pas manqué d’exhorter les uns et les autres à plus de travail. «Je dois dire qu’il reste beaucoup à faire, car la migration irrégulière est liée à la problématique du développement des zones de départ des migrants, sinon au développement en général».
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rnC’est pourquoi, a-t-il ajouté, «toutes les actions engagées par le Président de la République, Amadou Toumani Touré, dans le cadre du Projet de Développement Economique et Social (PDES) dans les différents domaines, concourent au développement accéléré de notre pays. Tous les progrès notables constatés participent, de façon directe ou indirecte, à réduire les risques de la migration, particulièrement de la migration irrégulière, et à faire de la migration un réel facteur de développement».
rnFidèle au message qu’il lance à chaque édition, le ministre a, une fois de plus, insisté, en rappelant que «la campagne sur les risques de la migration irrégulière n’est pas une campagne contre la libre circulation des personnes, qui est un droit reconnu pour tous. Il s’agit de mener des actions pour préserver notre jeunesse contre les différents risques, parce que les ressources humaines sont les biens les plus précieux, indispensables pour notre développement».
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rnRendez-vous est pris pour l’édition 2011, qui, espérons-le, réduira encore plus le nombre des candidats en partance pour l’Europe. En tout cas, ceux qui le font dans des conditions peu recommandables.
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rnPaul Mben

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