En conférence de presse, jeudi 1er novembre, l’Association malienne des expulsés (AME) a fait le point sur l’expulsion et la violation des droits humains des migrants africains en Angola.
Depuis un certain moment, la communauté africaine vivant sur le territoire angolais fait l’objet de toute sorte de violation de ses droits les plus fondamentaux par les autorités de ce pays.
Selon son président Ousmane Diarra, l’AME est vivement préoccupée par les récentes arrestations, détentions et expulsions des centaines de milliers de migrants africains dont des Maliens. Selon des informations recueillies sur place, une centaine de Maliens sont concernés par cette situation qui évolue et change de jour en jour, a-t-il ajouté. Et de poursuivre que ces violations se matérialisent par des arrestations musclées et arbitraires, des emprisonnements dans des conditions inhumaines et dégradantes.
«Nous attirons l’attention de l’Union Africaine et de ses pays membres sur la situation inacceptable que vivent les étrangers sur la terre africaine d’Angola et rappeler que les droits de l’homme sont des droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, leur lieu de résidence, leur sexe, leur origine ethnique ou nationalité, leur couleur, leur religion», a rappelé Ousmane Diarra.
Sachant que l’article 5 de la déclaration universelle des droits de l’homme et de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples interdit pourtant l’expulsion collective, indique l’AME, l’Angola comme la plupart des pays africains s’est engagé à protéger, respecter et réaliser les droits de l’homme, non seulement de ses nationaux, mais de toute personne sous sa juridiction. Dans ce contexte, tous les étrangers se trouvant sur le sol angolais auraient dû bénéficier de la protection des autorités angolaises quelles que soient les raisons qu’elles mettent en avant pour justifier ces expulsions.
Et de poursuivre : «Nous jugeons que la situation est grave, nous exhortons le gouvernement à tout mettre en œuvre pour la sécurisation de nos compatriotes et de leurs biens dans les pays d’accueil. Et de communiquer davantage sur cette situation en donnant beaucoup plus d’informations aux familles des Maliens vivant en Angola, de continuer à œuvrer pour le respect des droits des migrants maliens et aussi pour le développement d’une relation franche entre les Etats africains en vue de la réalisation de l’unité africaine comme le prévoit l’article 117 de la constitution. Nous invitons l’Union Africaine à dénoncer et prendre des mesures contre les violations des droits humains dans les pays membres, également les Etats membres de l’Union Africaine à renoncer aux expulsions massives des ressortissants d’autres pays africains et à mettre fin sans délai aux opérations actuelles en cours».
Korotoumou KARABENTA/Stagiaire