Le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine a procédé, le vendredi 19 mars 2021, à l’inauguration du siège du Centre africain d’études et de recherche sur les migrations (Carem). La cérémonie était sous la présidence de son ministre de tutelle, Alhamdou Ag Ilyene. L’objectif de ce centre est de disposer d’un outil efficace d’accompagnement pour une meilleure formulation de nos politiques et stratégies migratoires.
En plus de Alhamdou Ag Ilyene, cette cérémonie de lancement des activités du Centre africain d’études et de recherche sur les migrations a enregistré la présence de Yaya Sangaré, Amadou Koïta, tous anciens ministres des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.
Selon Alhamdou AG Ilyene, ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, la création de ce centre est une parfaite illustration de leur engagement commun non seulement au niveau africain, mais également au niveau international, avec leurs partenaires d’Europe et des Nations Unies. Il permettra, entre autres, d’interpréter les données sur les tendances migratoires en Afrique et entre l’Afrique et les autres régions du Monde ; de mener des recherches empiriques et appliquées sur tous les aspects de la migration, de la mobilité ; faciliter la formulation et la mise en œuvre de politiques concrètes de migration pour les États membres et les Communautés économiques régionales (CER) et enfin évaluer la mise en œuvre des politiques de migration sur le continent.
”La création du Carem s’inscrit dans un engagement fort de l’Union africaine et plus particulièrement du département des Affaires sociales sur les questions migratoires et des hautes autorités du Mali qui ont fait de la gestion de la migration une priorité”, explique Alhamdou AG Ilyene.
Le Carem est une initiative qui est déjà inscrite dans le plan d’actions de la Politique nationale du Mali (Ponam) depuis 2014 et figure encore en bonne place dans le nouveau plan d’actions 2020-2024 de la Ponam.
”Si les migrations contribuent quelques fois à la réussite de certaines actions de développement socioéconomique, il convient de se préoccuper d’avantage des drames qui résultent de la migration irrégulière qui constituent aujourd’hui une véritable tragédie humaine pour nos pays. Ainsi, la prévention et la lutte contre la migration irrégulière et les réseaux mafieux doivent constituer des éléments essentiels des politiques de migration que nous menons dans nos pays. L’harmonisation de ces politiques fondées sur des données fiables permettra une meilleure planification des actions dans le domaine de la migration et l’atteinte de résultats concrets”, indique le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.
Les problèmes de migration concernent chacun de nos pays, qu’ils soient pays de départ, pays de transit ou pays d’accueil. Selon les statistiques des Nations Unies en 2018, sur 272 millions de migrants internationaux, soit 3, 5% de la population mondiale, on dénombre seulement 36 millions d’Africains. Pendant la même période, la Cedeao estimait à 84% les flux des migrants au sein de son espace communautaire et pour l’ensemble du continent africain, à 80%.
L’Afrique a le devoir de documenter davantage le phénomène de la migration à l’intérieur comme à l’extérieur du continent pour aider à la prise de solutions politiques qui permettront de relever les défis. C’est tout l’intérêt du Centre africain d’études et de recherche sur les migrations (Carem).
“La migration est un défi commun et c’est pourquoi depuis le sommet historique des chefs d’Etats africains et européens à la Valette en novembre 2015, ensemble nous y faisons face pour inhiber les nombreuses causes de la migration irrégulière et parvenir à une meilleure mobilisation de la diaspora pour le développement.
Dans la même dynamique, face à la crise migratoire de 2015 et tenant compte des défis humanitaires de plus en plus croissants en matière de migration et pendant les déplacements massifs des populations, les Nations Unies ont adopté deux pactes mondiaux en 2018 dont l’un sur les migrations ordonnées, sûres et organisées et l’autre sur les réfugiés”, signale le Ministre.
Aux dires de Alhamdou AG Ilyene, le pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté par la Conférence intergouvernementale de Marrakech (Maroc), les 10 et 11 décembre 2018, par plus de 150 Etats, constitue un engagement fort des Nations Unies à répondre aux défis imposés par la migration. L’objectif premier du pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières est basée sur la collecte, l’analyse et le partage des données migratoires. Le Carem s’inscrit largement dans cette dynamique.
Pour terminer, le Ministre sollicite un accompagnement du démarrage effectif des activités du centre.
Quant à la coordinatrice des programmes de l’Organisation internationale pour les migrations, Aminta Dicko, elle déclare que l’Oim s’engage à mettre à profit ses connaissances institutionnelles et son expérience en matière de migration pour soutenir le gouvernement du Mali qui a chaleureusement accepté la responsabilité d’accueillir le Centre africain d’études et de recherche sur la migration.
Marie DEMBELE