APA-Madrid (Espagne) Un collectif d’ONG espagnoles a déposé une plainte contre le gouvernement de Madrid, l’accusant d’avoir créé en Mauritanie un « petit Guantanamo » où sont internés des immigrants clandestins asiatiques et africains, a appris jeudi APA de source autorisée.
Dans leur plainte, qui vient d’être déposée devant le ministère public, le collectif d’Ong assure que les autorités espagnoles ont violé la Convention Internationale sur la Recherche et le sauvetage maritimes (Convention SAR de Search And Rescue), adoptée en 1979 sous l’égide de l’Office des Migrations Internationales (OMI).
Les initiateurs de cette plainte demandent à ce que justice soit rendue aux immigrants qui étaient à bord du « Marine I », un cargo transportant près de 400 clandestins asiatiques et africains, qui était resté bloqué début février dernier en haute mer pendant plusieurs jours.
Une bataille diplomatique avait opposé l’Espagne et la Mauritanie sur la prise en charge de ce navire, intercepté au large des Iles Canaries, et qui a pris fin avec le débarquement des clandestins au port mauritanien de Nouadhibou.
Les clandestins qui tentaient début février de gagner les côtes des Canaries à bord du « Marine I » ont été retenus pendant 40 jours dans un dépôt de poisson à Nouadhibou, après avoir passé 12 jours bloqués en face des côtes mauritaniennes.
« L’Espagne a soudoyé un pays pauvre pour qu’il prenne en charge des ressortissants étrangers », dénonce le porte-parole du collectif, Jesus Hidalgo, qui affirme que 23 des occupants du « Marine I » sont toujours internés en Mauritanie et 35 ont été transférés puis emprisonnés au Cap Vert, pays qui n’a rien à voir avec cette affaire.
La justice espagnole est appelée à déterminer la responsabilité des autorités de Madrid dans la violation des conventions internationales de protection des droits des immigrés et des personnes en danger en mer.
SIH/od/APA
05-04-2007
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