Formuler des initiatives sur la migration, renforcer la capacité d’analyse des migrants par rapport au phénomène, sensibiliser les jeunes ont été entre sujets au centre d’une réflexion, le dimanche 18 décembre 2016 au Centre culturel le Djenné Santoro, du Foram (Forum pour un autre Mali). C’était en présence de l’ancienne ministre de la culture, Aminata Dramane Traoré, l’historien Jean Bosco Konaré, l’écrivaine Natalie Demonier, le ministre des Affaires étrangères et de l’intégration Africaine Abdoulaye Diop.
Situation oblige, de nombreux migrants Maliens et étrangers au Mali ont pris d’assaut le Santoro. Surtout à un moment ou un communiqué conjoint entre l’UE et le Mali défraie la chronique. Selon Aminata Dramane Traoré, la société civile doit savoir comment elle doit être présente au niveau des autorités, savoir le rôle des pays de la bande Sahélo-Sahélienne. Selon elle, ils y a 5 catégories d’acteurs institutionnelles qui doivent prendre ce problème à bras le corps. Elle dira que cette 10ème sera l’occasion de produire des manifestes, des pièces de théâtre, des sketchs à Paris et à Bruxelles. Natalie Démonier, écrivaine et altermondialiste, a, quand à elle, indiqué que des actions pilotes d’interventions ont été initié pour cette 10ème édition à savoir : des pavages, des expositions, l’éco-tourisme etc. Selon elle, ce débat permettra de renforcer leur capacité de proposition afin de pouvoir discuter les accords de partenariat. Selon elle, l’année 2017 risque d’être une année de plomb concernant l’immigration. Car, ajoute-t-elle, cet accord est radical. Selon Natalie Domonier, depuis des années, on assiste à la fermeture de l’Europe. Elle a indiqué que c’est Dominique de Villepin qui a annoncé la loi sur l’immigration en 2007 et Sarkozy a proposé la signature de cet accord en 2009. Elle dira que des milliers de jeunes sont humiliés et rejetés. Pour elle, il se dessine un monde sans garantie de droit de l’homme et où la recolonisation est en marche. Elle dira que l’Europe est devenue de plus en plus frileuse. Pour elle, il faut faire la politique autrement. Pour sa part, le ministre Abdoulaye Diop a reconnu que la société civile doit être impliquée dans cette question de migration qui est essentielle. Selon lui, c’est la raison fondamentale de sa présence à cette rencontre car c’est le président de la république qui lui a instruit de se joindre à ce groupe. Il dira que la migration est un phénomène humain et que la richesse est mal partagée « si les richesses ne vont pas aux hommes, ce sont les hommes qui iront aux richesses », a dit Abdoulaye Diop. Il ajoutera que la question de la migration est un débat intellectuel car l’apport de ces migrants est très grand dans nos pays. D’ailleurs, selon le ministre, le mot migrant est inacceptable parce que c’est stigmatisant. Alors pour lui, il faut chercher l’interface possible, là où il faut amener le débat. Il a évoqué la question de l’utilisation de l’aide comme moyen de pression et dira que le dialogue ne peut être assis sur un dictat. Pour lui, il faut que les réponses soient partagées, aller vers un partenariat. Il a également parlé de l’échec de nos politiques de développement. Selon le ministre, nous devons interroger nos politiques et nos choix. Selon le ministre Diop, il faut interroger toute la palette d’outils que nous avons.
Fakara Faïnké