Journée internationale des migrants : L’AME dénonce les conditions d’expulsion des maliens

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Dans le cadre des activités commémoratives du 18 décembre, décrété, chaque année, par les Nations unies, Journée internationale des migrants, l’Association malienne des expulsés (AME) a animé une conférence de presse suivie d’une projection de film. Ces activités se sont déroulées à son siège près du marché de Djélibougou, en Commune I du district de Bamako.

 A la conférence de presse qui a donné le ton de la journée, Nouhoum Kéita du collectif de soutien à l’Association malienne des expulsés a décrit le contexte dans lequel, cette journée est célébrée. Pour lui, celui-ci est marqué par la négation des droits essentiels. Les droits des migrants sont systématiquement bafoués surtout par des pays qui se disent ‘’champions’’ en matière de démocratie. Le 18 décembre est donc une journée de réflexion et de dénonciation, comme l’illustre le cas de nos compatriotes vivant en Libye. La France et l’Espagne ne font également pas exception, a indiqué Nouhoum Kéita.

 Dans sa déclaration, le président de l’Association malienne des expulsés (AME) a dit qu’en seulement deux mois, la Libye soit disant ami du Mali a montré sa vraie face, en voulant jouer le rôle de gendarme de l’Union européenne. Ousmane Diarra a rappelé que la Libye a envoyé deux charters successifs au Mali, le 30 septembre et le 9 décembre 2009. Ils transportaient respectivement 153 et 148 maliens tous fraichement sortis des prisons libyennes.

 

Le président Diarra a ajouté que pour l’AME et son collectif de soutien, cette pratique de l’« ami » du Mali est une honte pour l’Afrique. A travers M. Diarra, les deux organisations ont condamné, encore une fois, l’acte des autorités libyennes avec à leur tête le Guide de la révolution Mouammar Kadhafi. Elles ont fustigé le silence des autorités maliennes incapables, Selon elles, de révéler correctement les conditions inhumaines d’expulsion dont sont victimes les maliens.

 Le président de l’AME a profité de l’échange pour faire part à la presse, de certains témoignages concernant les conditions d’arrestation des maliens de Libye. Nos compatriotes seraient arrêtés dès leur entrée sur le territoire libyen et directement conduits en prison. sans motif, d’autres l’ont été à leurs lieux de travail. « Des maliens ont été également réveillés en plein sommeil chez eux et conduits manu militari en prison », a indiqué Ousmane Diarra président de l’Association malienne des expulsés (AME).

 La plupart des cas, les accusations sont montées de toutes pièces. Les policiers libyens mettaient de la drogue dans leurs poches. Comme pour dire que celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage.

A noter par ailleurs que dans le but d’améliorer l’accès aux soins en santé mentale pour les migrants victimes de retour forcé vers le Mali, l’organisation « Médecins du monde » et l’AME formeront en 6 sessions 12 membres de l’AME. Celles-ci seront chargées d’accueillir, d’écouter et d’accompagner psychologiquement les refoulés. Pour une durée de 18 mois, ce projet s’étalera de septembre 2009 à janvier 2011. Ses zones d’intervention seront Bamako, Nioro du Sahel et Kidal.

Enfin, une psychologue clinicienne de « Médecins du monde » dispensera les cours.

Siaka Z. Traoré

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