Les plus hautes autorités nationales ont réagi avec émotion à l’incendie du Bronx à New-York (voir l”Essor du 12 mars) qui a endeuillé les familles de Moussa Magassa et de Mamadou Soumaré.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, a ainsi été dépêché à New-York où il est arrivé samedi, porteur d’un message de condoléances et de solidarité du président de la République et du peuple malien aux familles éplorées. Accompagné de Illalkamar Ag Oumar, le chef de cabinet du département des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, le ministre Ouane a, dès son arrivée, rendu directement visite aux familles Magassa et Soumaré pour leur présenter ses condoléances.
L’incendie avait, dans un premier bilan, occasionné 9 morts et 6 blessés. Vendredi, le nombre de morts est passé à 10 avec le décès à l”hôpital de la petite Asimi Soumaré, âgée de 7 ans.
Lundi, Moctar Ouane et sa délégation, l’ambassadeur du Mali aux États-Unis, Abdoulaye Diop, et le représentant du Mali aux Nations Unies, Check Sidi Diarra, ont assisté à l’enterrement des cinq victimes de la famille de Moussa Magassa. Ils ont été inhumés dans un cimetière du New Jersey près de New York. Une foule de Maliens, d’Africains et d’Américains a pris part à la cérémonie ainsi que le maire de New York, Michael Bloomberg. Les dépouilles des victimes de la famille de Mamadou Soumaré seront rapatriées incessamment à Bamako.
Dès l’annonce de l’incendie, la triste nouvelle a suscité une vague de sympathie et de solidarité chez les New Yorkais. Des cérémonies de prières et de recueillement ont eu lieu dans des mosquées et à l’école où étaient inscrits plusieurs des enfants qui ont péri dans la destruction de leur immeuble. Le maire Bloomberg s’est particulièrement mobilisé après le drame. Participant à toute les cérémonies, consolant personnellement Moussa Magassa et Mamadou Soumaré, l’édile s’est dit attristé par cette catastrophe. "C’est absolument atroce pour quiconque de perdre la vie ainsi. Et c”est d’autant plus pénible et injuste qu”il s’agit d”enfants. Lorsque des enfant meurent, c’est tout le monde qui perd une partie de son âme avec eux", a-t-il déploré. C’est, relèvera-t-il, le grave des incendies à New York depuis 1990.
Nombre d’associations et de particuliers se sont attachés à aider financièrement et matériellement les familles endeuillées. Ainsi le patron de l’équipe de base-ball les New York Yankees dont le stade s”élève à proximité du lieu du sinistre, s’est dit prêt à prendre en charge les frais des obsèques et le rapatriement des corps aux Mali. Plus de 26.000 dollars (13 millions de Fcfa) ont également été collectés auprès des associations maliennes, gambienne, guinéenne, ivoirienne, sénégalaise, burkinabé, nigériane. Un New Yorkais qui a gardé l’anonymat a annoncé qu’il prendra en charge la restauration de l’immeuble incendié qui appartient à Moussa Magassa. Cheick Keita, un Malien de New York a présenté 800 dollars (400 000 Fcfa), collectés auprès des travailleurs de son entreprise, Mikimoto, une société qui opère dans le domaine des perles de culture.
Durant son séjour, le ministre Ouane a rencontré les représentants des associations maliennes de New York pour discuter de leurs préoccupations. Au cours de cette rencontre, les associations ont évoqué des problèmes de logement, de santé, de travail, de retour des familles au pays. Elles ont également souhaité la création d”une Maison du Mali à New York, l’institution d’un fonds de solidarité et le jumelage de New York avec une ville malienne.
Moctar Ouane leur a annoncé l’ouverture de la Maison des Maliens de l’extérieur à Bamako, une structure qui assistera ceux qui préparent leur retour et fournira des informations à ceux qui veulent partir à l”étranger. Il a promis de discuter des point soulevés par ses interlocuteurs avec les autorités locales de New York qu”il a rencontrées lundi. Ainsi il a pu s’entretenir avec Hillary Clinton, le sénateur de New York, qui lui a promis de rester en contact avec les familles endeuillées afin de les aider. Avant de quitter New York, le ministre doit également rencontrer le maire et le gouverneur de la ville.
Correspondance particulière.
Mamady KABA
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