Immigration : L’Association des Maliens expulsés passe à la vitesse supérieure

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L’Association malienne des expulsés organise la grande mobilisation de la société civile nationale et internationale, samedi et dimanche prochains, pour débattre, entre autres, des thèmes relatifs à l’émigration, au développement dans le cadre du cinquantenaire, aux luttes nationales, à l’aide au développement, à la libre circulation… Ces débats auront lieu lors des Journées de l’AME à  l’esplanade public de Djélibougou. Ils seront accompagnés de sketchs, films et animations musicales. A l’occasion, l’association malienne des expulsés a organisé une conférence de presse, hier, à son siège à Djélibougou.

Elle était principalement animée par Ousmane Diarra, président de l’association, en présence de Bakary Berthé, président de la commission de travail de l’Huicoma. Oumar Sidibé, le modérateur, a soutenu que ces journées se déroulent dans le contexte du cinquantenaire. L’AME, a-t-il dit, a fait appel à ses amis du nord et du sud pour dégager les voies et moyens de lutter ensemble. Il s’agit, a-t-il ajouté, de défendre les droits des migrants et de donner la parole à des acteurs de la société civile qui traiteront d’autres thèmes. Ousmane Diarra a rappelé que les Journées annuelles de l’AME ont commencé depuis 2007. Elles ont été une tribune pour les migrants et ont donné lieu à beaucoup de réflexions sur l’immigration.

 L’AME, a-t-il indiqué, va, cette année, élargir le débat. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’Huicoma, le Cocidirail, les déguerpis, etc. prendront la parole. L’association entend donc passer à la vitesse supérieure. Il a expliqué le programme de l’évènement qui sera  suivi d’une caravane à Dakar dans le cadre du Forum mondial. Toujours est-il que les débats sont déjà ouverts par le président de l’AME qui a souligné que l’Etat n’avait pas de politique d’emploi et c’était le moindre des soucis du gouvernement. Or, a-t-il dit, sans emploi, on ne peut retenir les jeunes, de surcroît, ceux qui sont diplômés. L’émigration, a-t-il ajouté, n’est pas choisie.

C’est à ce titre qu’il a signalé qu’il fallait voir, avec le gouvernement, comment changer les choses. Bakary Berthé a lié la cause des travailleurs de l’Huicoma aux potentiels candidats à l’émigration. Il a fait état des luttes des cheminots, des cultivateurs de coton de la zone CMDT et d’autres travailleurs qui réclamaient leurs droits. Il a indiqué que parmi leurs objectifs, figure la préservation de l’outil de travail contre les privatisations sauvages. De ce fait, a-t-il affirmé, ils ont besoin d’être avec l’AME pour mener les luttes ensemble. Il a notamment défendu la libre circulation dans tous les espaces.

Concernant les expulsions massives des Maliens de Libye, a dit Ousmane Diarra, l’AME a entamé des tractations pour arrêter cette situation. Il a assuré que l’association était en réflexion par rapport à la situation des émigrés en France, à cause de la loi Besson qui doit, a-t-il ajouté, nous faire peur. Il a rappelé que notre pays n’avait pas signé les accords de réadmission. A l’occasion, il a félicité la mobilisation de la société civile contre ces accords. Le chef Pool plaidoyer et communication, Alassane Dicko, est intervenu pour expliquer les relations de l’AME avec ses différents partenaires. Il a fait savoir que l’association avait entrepris beaucoup d’actions dans le sens du raffermissement des partenariats et même conçu un programme qui, malheureusement, a été foulé par le gouvernement.

  Baba Dembélé

 

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